16 actions bon marché pour des bovins plus écolos

La diminution de l'âge au premier vêlage est un levier très efficace en bovins lait et viande pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Photo: Mathieu Lecourtier/Pixel image
Réduire l'impact de l'atelier bovin sur le réchauffement climatique tout en améliorant la durabilité de l'exploitation: c'est possible, et sans investissement conséquent en matériel ou bâtiment. Les chambres d'agriculture des Pays de la Loire, avec l'Institut de l'élevage, ont testé des hypothèses à SAU et produits constants, en maintenant la capacité productive des fermes.

Les pistes d'amélioration résident essentiellement dans des changements dans la conduite de l'exploitation. Elles peuvent être regroupées en trois familles: consommation d'intrants; efficacité animale; stockage de carbone.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) a été calculée pour quatre types d'élevages bovins des Pays de la Loire, correspondant à des situations moyennes plutôt raisonnées:
► lait spécialisé = 362 500 litres de lait, race holstein, silo de maïs ouvert toute l'année;
► lait-boeufs = 285 000 litres de lait, 14 boeufs vendus par an;
► naisseur-engraisseur semi-intensif = race charolaise, 32 taurillons vendus par an;
► naisseur intensif = race charolaise, 32 broutards vendus par an.

Réduire les concentrés

Pour les deux systèmes laitiers, la réduction des émissions brutes de GES peut atteindre 22% (27% en émissions nettes). Les émissions de CO2 sont les plus fortement réduites dans ces scénarii: cela intègre une utilisation économe de carburant et les économies d'intrants. Les marges de manoeuvre sur les gaz CH4 et N2O sont nettement plus faibles.

La situation la plus optimisée, permettant d'atteindre les émissions les plus faibles, repose sur les actions suivantes:
► réduction de 30 unités/ha en fertilisation;
► réduction de 88 litres/ha de fuel en "lait spécialisé" et de 36 litres/ha en "lait-boeufs";
► concentré 100% colza à la place du soja;
► réduction du concentré de 260 à 173 g/litre de lait en "lait spécialisé" et de 230 à 140 g/l en "lait-boeufs";
► autoconsommation du blé;
► diminution de l'âge au vêlage de 30 à 26 mois en holstein et de 37 à 33 mois en normande;
► augmentation de 30% de linéaire de haies.

Toutes ces mesures, exceptée la mise en place de haies, permettent en outre d'augmenter la rentabilité économique des exploitations, en réduisant notamment la dépendance énergétique. La réduction des excédents d'azote et de de phosphore contribue en outre à améliorer la qualité de l'eau.

375 jours de durée moyenne inter-vêlages

Pour les deux systèmes bovins viande, il est envisageable de réduire de 10 à 20% les GES émis, selon l'état initial des pratiques dans les exploitations. Les actions portant sur une gestion économe des intrants (fertilisation, énergie) sont relativement modestes. Étant donné la forte contribution du méthane (CH4) dans les émissions des systèmes viande, les émissions brutes sont surtout sensibles à la conduite du troupeau. Le rajeunissement de l'âge au premier vêlage notamment est un facteur clé pour la réduction des GES.

Les leviers d'action sont les suivants:
► réduction de la fertilisation minérale sur prairies (-20 à -30 unités/ha) au profit de légumineuses en association;
► réduction de la fertilisation sur blé (-50 unités/ha);
► réduction de 15% du fuel en "naisseur-engraisseur" et de 25% en "naisseur";
► réduction de 25% des achats de concentrés en autoconsommant les céréales;
► passage de 14 à 24% de la surface en céréales;
► réduction de la durée moyenne inter-vêlages de 395 à 375 jours;
► réduction de l'âge au premier vêlage de 36 mois à 24 mois (naisseur) ou 30 mois (naisseur-engraisseur);
► engraissement des réformes sur 90 jours au lieu de 120 jours;
► jeunes bovins vendus au même poids à 16,6 mois plutôt que 17,6 mois.

Il n'a pas été simulé d'action sur le stockage de carbone via l'augmentation des prairies, étant donné la place déjà importante des prairies dans l'assolement des systèmes viande.

Lire aussi :
Journée régionale air et agriculture à Angers le 28 janvier 2014
Économiser jusqu'à 15 euros/1000 litres de lait en valorisant mieux ses fourrages
Je fais vêler mes génisses à deux ans
Les génisses, l'avenir du troupeau allaitant
Projet Dairyman: concilier production laitière et environnement, c'est possible
 

Santé - Alimentation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15