À distance en toutes circonstances

Pour éviter tout amorçage, il faut laisser une distance d'un mètre avec les lignes électriques de distributions. Pour les lignes de transport de l'électricité, deux mètres est le minimum. Photo : M. Lecourtier/Pixel image

La réglementation impose une hauteur minimum de six mètres à une ligne électrique. Toutefois, la vie des fils induit inévitablement leur descente comme cela a été rappelé à l’occasion d’une journée « Cohabiter avec une ligne » organisée le 29 septembre 2016 dans les Ardennes à l’occasion de la mise en service de la nouvelle ligne électrique entre Reims et Charleville-Mézières.

Les fortes chaleurs, le vent, les intempéries sont autant de facteurs aidant à la descente d’une ligne. Il est donc important de surveiller régulièrement les lignes qui traversent les parcelles agricoles. Dès lors qu’une ligne semble plus basse que l’année passée, il est essentiel de vérifier sa hauteur. Pour se faire les gestionnaires des réseaux électriques et la MSA sont équipés du même matériel de mesure et peuvent tous se déplacer pour analyser la hauteur d’une ligne. Si la hauteur est inférieure à six mètres, le gestionnaire du réseau concerné est dans l’obligation de la rehausser.
Pour identifier le bon interlocuteur, une simple observation suffit :

  • si les pylônes comptent plus de cinq isolateurs par fil (plus de cinq coupelles en verre), la ligne appartient à RTE  qui est le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité en France;
  • si les pylônes comptent moins de cinq isolateurs, la ligne est gérée par Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution de l’électricité.

Le bon réflexe c’est d’appeler

Ce n’est pas parce qu’une ligne électrique répond à la norme des six mètres qu’elle ne peut pas être un point de non-sécurité. L’augmentation constante du gabarit des matériels agricoles impose la vigilance.

La goulotte d’une ensileuse automotrice atteint régulièrement une hauteur comprise entre 6 et 7 m selon les marques et les modèles. La trémie et la vis de vidange des moissonneuses batteuses peuvent aussi dépasser six mètres. Il est donc essentiel de bien connaître le gabarit de ses matériels et de rester à bonne distance des lignes électriques. C’est principalement le cas pour celles de 20 000 volts qui sont les plus répandues dans les parcelles agricoles. Pour celles-ci, la zone de prévention est de trois mètres. La zone incompressible d’un mètre seulement. En deçà de cette distance, il y a risque d’amorçage, c’est-à-dire risque de provoquer un arc électrique. Le niveau de risque dépend de différents facteurs, mais on peut citer le taux d’humidité de l’air et la poussière générée par le travail.

Lors d’un amorçage ou de l’accrochage d’un matériel agricole avec une ligne électrique, il est important de savoir intervenir.

  • Pour le conducteur :
  • Il est essentiel de ne jamais descendre de l’engin s’il est en contact avec la ligne. Il faut rester dans la cabine qui agit comme une cage de faraday. Ce conseil de survie est également vrai si les pneus de l’engin sont éclatés ou inexistants;
  • Si c’est possible, il faut essayer de replier ou baisser l’élément en contact avec la ligne et déplacer la machine;
  • Alerter les secours en composant le 18 ou le 112.

Pour un témoin, y compris le conducteur du tracteur suiveur dans le cas d’une ensileuse :

  • Ne pas toucher ni approcher la personne ou le matériel en contact avec la ligne électrique. Une distance minimum de cinq mètres doit être respectée. Il peut être mortel d’approcher la zone de contact ou de toucher l’élément en contact avec la ligne;
  • Interdire l’accès du lieu à toute autre personne pour éviter le sur-accident;
  • Alerter les secours en composant le 18 ou le 112 dès que possible.

Il est également possible d’alerter Enedis en cas d’accident ou de danger (matériel électrique endommagé, poteau couché, poste de transformation endommagé, etc.). Pour ce faire, il suffit de composer le 09 726 750 + le numéro du département concernée (exemple pour les Ardennes : 09 726 750 08)

Des détecteurs embarqués

Pour ne pas aboutir à l’accident, il existe depuis plusieurs années déjà des détecteurs de ligne. Il s’agit en fait d’une antenne fixée sur le toit de l’automoteur qui détecte les champs électriques. En cabine, un boitier indique par un signal sonore et lumineux la présence d’un champ électrique. Pour un automoteur roulant à 9/10 km/h, la détection se fait à l’approche des vingt mètres de la ligne. Il s’agit d’un dispositif qui fonctionne dès que le contact du matériel est mis. La MSA peut en financer 25 %. Enedis prend en charge 25 % également. Soit la moitié des 3 800 euros que coûte le dispositif qui sont pris en charge. À savoir qu’il ne s’agit que d’une aide à la conduite. Il ne bride en rien les actions du chauffeur. Mais cela permet de rappeler qu’une ligne est présente à proximité. Car dans la plupart des accidents référencés, le conducteur de l’automoteur savait qu’une ligne était présente dans la parcelle en question.

Bâtiments et matériel

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15