Adapter sa conduite face à la sécheresse

Les bio s'inquiètent de la sécheresse. Photo : ©MD.Guihard/Pixel6TM

Face aux deux canicules, de juin et de juillet, et une pluviométrie très faible, les agriculteurs se trouvent désarmés face à la sécheresse. Lors d’une réunion en Anjou pour alerter les décisionnaires, les élus et le public, un éleveur bio a témoigné de ses diverses actions pour limiter l’usage de l’eau.

La sécheresse dans la vallée de l’Authion¹, en Maine-et-Loire, inquiète même si de l'eau est tombée la semaine dernière. Trois agriculteurs bio ont donné l’alerte et interpellé les décideurs, les élus et les citoyens le 18 juillet dernier.

Nous sommes dans une situation inédite, souligne Loïc de Barmon, maraîcher à Saint-Gemmes-sur-Loire (49). L’hiver a été très séchant et il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis un mois.  Les températures ont été particulièrement élevées. Le débit de la Loire est donc très bas. Comment ferons-nous s’il continue encore de baisser et que les autorités soient obligées de restreindre fortement la consommation d’eau pour préserver celle des particuliers ? Car je le rappelle, les irrigants pompent dans la Loire et le consommateur en boit aussi l’eau. Car nous craignons un ensablement des forages comme en 2011. Et cela serait une catastrophe. 

En fait les sécheresses se succèdent et les nappes ne se remplissent pas. L’association Sauvegarde de l’Anjou présente à la conférence de presse précise :
Dans les prochaines décennies, le débit de la Loire devrait baisser encore de 20 à 50 %. 

À l'ombre des haies

Or la consommation d’eau par les irrigants augmente depuis plusieurs années pour se rapprocher de l’autorisation de pompage qui est de 33 millions de m³. Philippe Jaunet, éleveur à Yzenay (49), 25 vaches laitières, président de la Gabbanjou et administrateur de la CAB (coordination es producteurs bio des Pays de la Loire) a choisi le système herbe depuis de nombreuses années. Ses terres ne sont pas irrigables.  Il ne cultive pas de maïs fourrage

Mais nous sommes tout de même impactés par la sécheresse, souligne-t-il. Au 18 juillet, les vaches avaient dix jours d’herbe seulement à pâturer. Mais cela ne remet pas en cause mon système, précise l’éleveur.  J’ai diminué un peu mon troupeau de vaches laitières pour baisser le volume de lait livré à Biolait qui fait face à un léger excédent sur le marché bio. En principe, je stocke 40 % de fourrages pour les besoins alimentaires du troupeau, trois quarts en foin et un quart en enrubannage. Les cultures de céréales pour le fourrage ont été abandonnés pour une production destinée à la vente. Si je consomme 25 % de fourrage stocké cet été, j’espère un hiver clément ce qui permettra aux vaches de pâturer plus longtemps. Le lait en sera de meilleure qualité et je pourrai aussi refaire mes stocks en cas d’herbe abondante.

Depuis 25 ans l’éleveur implante des haies. Aujourd’hui, les vaches en profitent pour se mettre à l’ombre.  Il pratique aussi l’agroforesterie avec du bois d’œuvre et teste aujourd’hui les arbustes fourragers.

Nous les avons installés en 2017 grâce à l’aide de la Mission bocage de Maine-et-Loire, précise Philippe Jaunet. Ils devraient être opérationnels l’an prochain. Mais pour l’instant, ce sont les chevreuils qui les broutent. 

Parmi les essences choisies figurent le frêne, le chêne, la luzerne arbustive, le charme et le caraganier, une sorte d’acacia très rustique.

 
  1. L’Authion est un affluent direct de la Loire aménagé par Edgard Pisani dans les années 60 pour pouvoir irriguer des cultures à haute valeur ajoutée.

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