Climatviande : les impacts du changement climatique sur l’élevage

Climatviande : les impacts du changement climatique sur l’élevage. CP : C.Lamy-Grandidier/Pixel6TM
L'association Interbev a financé le projet Climatviande, similaire à Climatlait, avec pour objectif d’évaluer les effets du changement climatique sur des élevages français de bovins viande afin de pouvoir fournir aux éleveurs et aux conseillers de la filière des moyens de réfléchir à différentes pistes d’adaptation.
 
Pour cette étude, Interbev, en partenariat avec l’Institut de l’élevage, Arvalis, l’Inra et Météo-France, s’est intéressé à trois zones d’élevage, notamment au bassin charolais, et plus particulièrement dans l’Autunois, la zone nord-ouest de la Saône-et-Loire située au pied du Morvan. 
L’élevage en Autunois se caractérise par un système fourrager dominé par l’herbe, puisque 80 %, environ de la surface sont en prairie permanente. Les chargements sont plutôt extensifs (< 1.2 UGB / ha dans la majorité des cas). L’élevage dominant est la production de vaches allaitantes charolaises.

Climat semi-continental

Côté climat, la zone d’Autun bénéficie d’un climat dit « semi-continental » avec des températures moyennes assez basses qui induisent un arrêt de végétation hivernal significatif et donc un démarrage de la végétation relativement tardif par rapport aux autres zones de plaines en France. Par ailleurs, la région enregistre un cumul de pluie annuel proche de 850 mm, faisant d’elle une zone particulièrement arrosée. 

Une augmentation de la température modérée

La région n'échappe pas au changement climatique : sa température moyenne annuelle a augmenté de 0,3 °C en trente ans, mais c’est trois fois moins que plus au sud du département, vers Mâcon. Par ailleurs, l’analyse saisonnière ne montre pas d’aggravation du déficit hydrique estival, au contraire. Seul l’automne est affecté d’une baisse de DH (déficit hydrique), mais celui-ci reste positif : le cumul des précipitations reste supérieur l’ETP, même si cette dernière a augmenté́. 

+ 1 °C dans le futur proche 

D’après les évaluations réalisées dans le cadre de l’étude, quel que soit le scénario RCP1, dans le futur proche (2030-2059), une augmentation de 1°C est prévue :

« Le réchauffement devrait s’accélérer rapidement vers la seconde moitié/ fin du siècle, pour atteindre + 4 °C par rapport au niveau actuel, dans le cadre du RCP 8,5. »

L’analyse des données montre que l’hiver se réchaufferait moins (+ 3 °C) que l’été (+ 5 °C). Les températures moyennes sont exprimées à partir des minimales et des maximales, l’analyse montre que les maximales progresseraient plus vite que les minimales. 

Plus de stress thermique pour les animaux

Avec ces excès de température, les animaux pourraient être en stress thermique léger, modéré, ou marqué dans le futur, en comparaison à ce qui a pu être observé par le passé : le nombre de jours de stress et l’intensité de celui-ci augmenteraient dans le futur proche, et plus encore vers la fin du siècle. 

Une mise à l'herbe avancée

En revanche, l’augmentation des températures n’aura pas que des effets négatifs : l’une de ses conséquences peut être la possibilité de mettre à l’herbe plus tôt. Ainsi, si la date à laquelle on atteint une somme de températures de 300 °C se situe actuellement aux alentours du 23 mars, elle pourrait passer aux alentours du 16 mars dans un futur proche et du 6 mars dans un futur lointain.

Une pousse d'herbe tardive en saison

Les changements de température auraient une influence sur la pousse de l’herbe mais aussi sur la culture du maïs et de la luzerne. 
L’herbe pousserait plus tôt au printemps et plus tard à l’automne, mais avec un ralentissement d’été plus marqué. Ces résultats sont conformes à ce qui a été vu dans des études antérieures sur le changement climatique (ACTA-CC, Climator). De fait, s’il y a un gain possible de rendements dans le futur, celui-ci se ferait essentiellement par la période de printemps.

La luzerne, la grande gagnante

Pour le maïs, la moyenne des rendements simulés est stable, sans aucun changement d’itinéraire technique. En modifiant cet itinéraire (semis de variétés moins précoces et semis plus précoces), la tendance serait légèrement à la hausse. Il faut surtout remarquer que les rendements déjà très variables d’une année à l’autre le seraient encore, voire davantage. 
La luzerne serait la culture qui profiterait le plus positivement du changement climatique. En effet, à la fin du siècle, deux coupes seront possibles avant la mi-juillet, avec des rendements moyens à la hausse. Et la troisième coupe deviendra de plus en plus souvent réalisable. 

(1) Les profils représentatifs d’évolution de concentration RPC (representative concentration pathway) sont des scénarios de référence de l’évolution du forçage radiatif sur la période 2006-2300. 

Retrouvez la synthèse de l'étude ici.

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