Comment détecter une anomalie génétique bovine ?

L’apparition d’anomalies génétiques dans les populations d’élevage est pratiquement inévitable. Elles résultent de mutations incontrôlables de l’ADN de l’animal. Leur éradication est grandement facilitée par les récents progrès des outils moléculaires. Cependant, le point le plus critique reste l’observation de l’émergence d’anomalies et la description clinique. L’Observatoire national des anomalies bovines (ONAB) coordonne au niveau national la surveillance de l’émergence d’anomalies.

L’Onab a été créé sous l’instance du ministère de l’Agriculture et regroupe différents organismes concernés par les anomalies génétiques bovines : Inra, Institut de l’élevage, groupements techniques vétérinaires, écoles vétérinaires…

677 déclarations ont été réalisées en 2016

Entre juillet 2015 et juin 2016, 677 déclarations ont été réalisées toute race confondue, soit 152 qu’entre 2014 et 2015. La plupart ont été réalisées par des centres d’insémination ou par des techniciens d’élevage mais peu par des éleveurs. Alors, comment repérer une anomalie génétique :

• Exclure les facteurs alimentaires;
• Exclure les facteurs métaboliques, concernant l’animal ou sa mère pendant la gestation : carence ? (minéraux, oligo-éléments, éléments énergétiques, métaux, vitamines);
• Exclusion de facteurs traumatiques ou blessures;
• Exclusion de facteurs infectieux.

Il faut ensuite vérifier les pedigrees des animaux pour évaluer la possibilité que les animaux malades soient apparentés et consulter le site de l’Onab, à jour sur les dernières anomalies en cours d'évaluation.

Au final, une seule solution, comme le souligne Coralie Danchin-Burge de l’Institut de l’élevage :
Plusieurs anomalies sont surveillées dans différentes races de bovins par exemple en holstein : crampes, anomalies cardiaques, atrésie intestinale, sans mamelles et sans trayons, quartiers secs… En montbéliarde, l’Onab recherche des cas de jarrets droits pathologique (parésie spastique), de vaches Milka ou d’anomalies de la face (narines et/ou palais fendus).

Trouver le gène incriminé

Les déclarations et les prélèvements alimentent une base de données qui permet de faire ressortir des anomalies récurrentes et de lancer des recherches plus approfondies sur celles-ci. Des génotypages puis des études sont réalisées afin de trouver la mutation, cause de l’anomalie.

Grâce aux remontées des observations terrains, plusieurs travaux de recherche ont pu être finalisés sur certaines anomalies génétiques comme la perte progressive de vision en normande ou l’épilepsie en parthenaise.

L'observatoire national des anomalies bovines a besoin de votre aide pour pouvoir déceler l'apparition de nouvelles maladies, et les stopper le plus vite possible. Pour cela, déclarez les anomalies que vous remarquez ici et indiquez le plus possible d'informations, afin de mettre en évidence l'origine génétique, en déterminer la cause et si possible identifier le gène incriminé.