Comment prévenir une "fièvre de lait"

La prévention de la fièvre de lait passe par une alimentation précise des vaches taries, selon trois phases : tarissement, préparation au vêlage et au vêlage. ©C. Lamy-Grandidier/Pixel6TM

La maîtrise de la régulation de la calcémie au vêlage réside dans une alimentation précise des vaches taries : notamment une maîtrise des apports de calcium, de phosphore et de magnésium et de l’équilibre acido-basique des rations (BACA).

Durant le tarissement, et surtout lors de la phase « préparation vêlage », l’essentiel de la prévention contre la « fièvre de lait » (Cf article Qu'est-ce qu'une "fièvre de lait" ?) repose sur plusieurs points.

En phase de tarissement

  • Des apports adéquats en minéraux majeurs :
    • limiter les apports de calcium (dans l’idéal à 3,5 g/kg MS) : maximum 60-80 g de calcium total/jour. C’est une mesure indispensable pour permettre à la vache de synthétiser deux outils indispensables pour déstocker le calcium dans les os autour du vêlage (donc hypercalcémiants) : la parathormone et la vitamine D active. De fait, éviter les aliments riches en calcium : légumineuses (luzernes, trèfles, pois), les crucifères (colza…) et les pulpes de betterave.
    • des apports raisonnés en phosphore (recommandation : 2,2 g/kg MS) afin de ne pas perturber la production de vitamine D : maximum 40 g total/jour.
    •  des apports de potassium bridés (recommandation : 5,2 g/kg MS) : éviter un excès d’herbe, d'ensilage d'herbe ou d’enrubanné.
    • un apport supplémenté de magnésium (recommandation : 1,2 g/kg MS) : 35 à 40 g total / jour.
  • des apports « boostés » en oligo-éléments et en vitamines, notamment en vit E et en Se.
  • un pilotage précis de la note d’état corporel (NEC) : entre 3 et 3,5 maximum au vêlage.
  • une ingestion maximisée : 12 à 14 kg de MS.

En phase de préparation au vêlage (trois dernières semaines de gestation)

  • Une transition alimentaire vers une ration plus riche en amidon (ration vache laitière).
  • Une gestion de la BACA (Balance alimentaire cations-anions) : elle doit être négative ou proche de zéro durant les trois semaines avant vêlage ; pour cela un ajout de sels anioniques – le plus commode étant le chlorure de magnésium – est nécessaire : de l’ordre de 80 à 100 g par vache et par jour en fonction des ingrédients de la ration « vache prépa vêlage ». Il faut viser un pH urinaire entre 6,5 et 7. Une BACA négative augmente la libération du calcium osseux et favorise l’absorption du calcium digestif.
  • Un apport éventuel de vitamine D3 la semaine qui précède le vêlage (entre deux et huit jours avant vêlage), notamment aux vaches susceptibles de faire une récidive d’hypocalcémie (multipare âgée haute productrice et ayant déjà fait une fièvre de lait l’année précédente).

Au vêlage

Sur les vaches à risque, du calcium peut être administré au vêlage et durant les heures qui suivent par voie orale. Différentes présentations existent : liquide, gel ou bolus. Les vaches à risques peuvent être définies comme celles ayant déjà fait une hypocalcémie l’année précédente, les hautes productrices à partir du troisième vêlage, et éventuellement celles ayant eu une alimentation riche en herbe (quelle que soit la forme de cette herbe : fraîche, ensilage, enrubannage) lors du tarissement.

Comme pour de nombreuses autres maladies métaboliques, la réussite de la prévention des hypocalcémies se joue au tarissement !

Article écrit par le Dr Jean-Michel Cuminet, vétérinaire conseil, expert génisses, Littoral Normand

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