Cultan, une nouvelle méthode de fertilisation

L'outil inspiré de la méthode CULTAN permet de fertiliser le maïs un rang sur deux. Photo : DR

Arvalis-Institut du végétal et ses partenaires du projet INDEE ont mis au point un outil d’injection de l’azote sous forme solide un rang de maïs sur deux, inspiré de la méthode CULTAN. Objectif : réduire les pertes d’azote par volatilisation.

Testée dans le cadre du projet INDEE, la méthode CULTAN pour Controled Uptake Long Term Ammonium Nutrition – ou absorption contrôlée de l’azote par alimentation de longue durée en ammonium – consiste à introduire l’azote un rang de maïs sur deux, de manière très concentrée, à une profondeur du sol d’au moins 15 cm où le dépôt sera stable plus longtemps.

La technique permet d’alimenter la plante de façon durable au fur et à mesure de la saison. Les bénéfices attendus de cette méthode sont multiples : moindres pertes par volatilisation et par lessivage, économie d’engrais et de carburant, mais aussi moins de mauvaises herbes et une moindre dépendance au climat.

Fermeture complète du sillon

Pour enfouir l’azote, les partenaires ont mis au point d’un outil d’injection de précision d’engrais solide dans la culture de maïs. L’outil a été conçu d’après un cahier des charges précis et dans l’optique de réduire au maximum le travail du sol. Le diamètre d’ouverture de l’outil dans le sol devait être faible (20 mm), la profondeur d’injection constante, entre 18 et 20 cm, le dépôt d’engrais azoté concentré et fermé, avec fermeture complète du sillon voire de l’espace créé par le dépôt pour réduire à zéro le risque de perte d’azote par volatilisation.

Le sillon est complètement refermé, réduisant à zéro les pertes par volatilisation. Photo : DR.

L’outil se présente sous la forme d’une trémie frontale avec dosage, pilotée à partir d’un ordinateur embarqué. Les socs injecteurs ont été optimisés, la section d’ouverture du sol a été réduite à 15 mm. L’outil dispose de trois rangs injecteurs espacés de 1,50 m. Il permet de fertiliser 6 rangs de maïs simultanément. L’engrais est injecté à 18 cm de profondeur. La vitesse de travail est de 8 km/h. La firme allemande Rauch, en partenariat avec le français Kuhn, travaille actuellement à la mise au point d’un outil d’injection de manière industrielle.

Des résultats prometteurs

En parallèle, les partenaires ont testé la méthode sur six sites, en France et en Allemagne. Des trois années d’expérimentations, les partenaires ont tiré plusieurs enseignements.

Les rendements obtenus avec la méthode CULTAN sont similaires à une fertilisation classique, quel que soit le potentiel du sol. Les observations les plus significatives ont été faites sur l’enracinement des plantes, sans que tout ne puisse être expliqué.

Jean-Louis Galais, de la chambre d’agriculture d’Alsace, constate :

On observe le même enracinement en fertilisant le maïs un rang sur deux. Les racines vont donc chercher l’azote.

Objectif premier de la méthode, la localisation de l’azote a, effectivement permis de réduire considérablement les émissions ammoniacales. La qualité des eaux souterraines n’a, par ailleurs, pas été dégradée. Les résultats sont donc plutôt encourageants.

Les partenaires vont poursuivre les travaux pour compléter la base de données sur les impacts sur la qualité de l’air et de l’eau et tester la localisation de différentes formes d’engrais.

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