Dépister la grande douve du foie et le paramphistome

Le pâturage dans les zones humides favorise la contamination par les métacercaires. CP : P. Camuset/JMN.
La grande douve (Fasciola hepatica) et le paramphistome sont des parasites encore très présents en élevage bovin. Les cas de fasciolose (infestation par la grande douve) et de paramphistomose peuvent avoir des conséquences cliniques et zootechniques parfois significatives. L’établissement d’un diagnostic permet de connaître l’état de son élevage vis-à-vis de ces parasites et de juger de la nécessité d’effectuer un traitement. 
 
Parasite du foie des bovins, la grande douve du foie est un ver plat non segmenté en forme de feuille, long de trois centimètres. L’infestation des animaux, ou fasciolose, se produit principalement en fin d’été et en automne et reste courante en France.
Dans les prairies, les zones d’infestation sont localisées dans les endroits humides et marécageux : résurgences de sources, bordures de mares, d’étangs, de ruisseaux et fonds de vallée. L’infestation des prairies est entretenue par les animaux porteurs, qui expulsent des œufs de grandes douves dans leurs fèces. Plusieurs stades larvaires se succèdent chez les petits mollusques, qui les rejettent ensuite dans l’eau. La contamination des bovins se fait par ingestion des formes larvaires (métacercaires), qui vont rejoindre le foie et les canaux biliaires. 

Les zones humides, des zones à risques

La présence de paramphistomes dans les pré-estomacs des bovins est également courante en France. Comme pour la grande douve, les facteurs de risques sont les zones humides. La biologie du parasite est très semblable à celle de la grande douve avec le passage chez un hôte intermédiaire, variable en fonction de l’espèce de paramphistome. Une fois ingérée par le bovin, la métacercaire relâche un adolescaria qui séjourne d’abord sur la muqueuse de la caillette ou de l’intestin grêle avant de migrer vers le pré-estomac où il devient adulte. Les femelles, quant à elles, pondent des œufs évacués avec les bouses. 

Quels symptômes ? 

Le plus souvent, les manifestations cliniques de la grande douve chez les bovins sont assez frustes. L’infestation par ces parasites induit des troubles hépatiques dont les symptômes sont l’anorexie, le manque d’état, la perte de croissance et de production (lait ou viande), une baisse de GMQ et un taux protéique bas. En se logeant dans le foie, la grande douve est toujours très pathogène pour les bovins. L’infestation génère une perturbation du métabolisme et une baisse des défenses immunitaires. 
Pour le paramphistome, les signes cliniques sont différents selon le stade du parasite. Le stade immature, logé sur la muqueuse de l’intestin, provoque, au moment de sa migration rétrograde vers la panse, une diarrhée aiguë. Les adultes, fixés à la paroi de la panse, donnent peu de symptômes sauf dans le cas où ils sont très nombreux (arumination et ballonnements). 

Diagnostiquer la présence des parasites dans un cheptel

Pour la grande douve et le paramphistome, une phase de diagnostic réalisée avec le vétérinaire peut se révéler utile pour connaître l’état de son élevage vis-à-vis de ces parasites. La présence de limnées étant directement liée à la répartition de la grande douve, une première étape consiste à les rechercher dans les pâtures les zones de refuge.
Les limnées sont notamment visibles de mai à juillet. En cas de présence, il convient de s’assurer qu’il s’agit de la bonne espèce (limnée tronquée ou Galba truncatula). En complément, un examen coproscopique sur fèces évacuées entre août et novembre peut apporter une indication sur la présence d’œufs du parasite. La technique est toutefois assez peu sensible, car ce parasite adulte pond peu et par intermittence. De plus, l’absence d’œufs ne garantit pas l’absence d’infestation. En cas de doute sur un lot d’animaux, mieux vaut se tourner vers la sérologie individuelle. Cette technique permet de rechercher la présence d’anticorps développés par des animaux infestés et dirigés contre les douves adultes et immatures. L’analyse peut être effectuée sur du sang prélevé sur vaches, génisses et animaux à viande, voire sur lait de tank, même si dans ce cas l’examen reste peu sensible en cas d’infestation mineure. 

Retrouvez l'intégralité de l'article dans Cultivar Élevage n°723

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