Des dérobées fourragères estivales à l’essai

Des dérobées fourragères estivales à l’essai. ©W.Deschamps/Pixel6TM
L’été, les sécheresses semblent de plus en plus récurrentes et affectent la production de fourrage ainsi que la possibilité pour les animaux de pâturer sans recours à un affouragement au pré. Faut-il se tourner vers de nouvelles espèces issues de climats chauds et secs ? C’est ce que teste la ferme expérimentale des Bordes dans l’Indre. 

Pour la deuxième année consécutive, la ferme expérimentale des Bordes, à Jeu-les-Bois dans l’Indre, mène une expérimentation sur de nouvelles espèces fourragères. L’objectif est d’établir l’intérêt des dérobées estivales, associées ou non à certaines légumineuses, dans la stratégie de production fourragère des exploitations et le pâturage l’été. En effet, l’autonomie fourragère des exploitations se trouve impactée par les épisodes récurrents de sécheresse estivale. 

Conserver une production de stock fourrager l’été

« On assiste à une dégradation des prairies qui conduit à une baisse du stock fourrager, commente Élodie Roget, ingénieure régionale fourrages région Centre chez Arvalis. De nouvelles espèces fourragères, dont certaines légumineuses, sont mises sur le marché des semences pour une utilisation en pur ou en association sur ces périodes estivales. » 

Il s’agit dans un premier temps de voir comment elles réagissent dans la zone du Boischaut Sud, que ce soit au niveau de la production, des repousses, de la valeur alimentaire ou de la tolérance à la sécheresse. En 2019, l’essai s’est formalisé par la mise en place d’une plateforme de onze bandes de dérobées estivales semées en pur ou associées à des légumineuses, dont deux espèces apparues récemment sur le marché : le lablab et le cowpea.
En 2020, 19 bandes ont été implantées (18 espèces testées), permettant de reconduire celles testées en 2019 et d’intégrer cinq espèces supplémentaires : le teff grass, le blé égyptien, le maïs, le trèfle vésiculé et la téosinte. Le but, avec ces nouvelles plantes, est de conserver une production de stock fourrager en période estivale, de diversifier les fourrages, mais aussi pour que les bêtes aient de quoi pâturer tout l’été. » 
 

Des plantes toutes issues de pays chauds 

Le choix de tester ces plantes s’explique par leur provenance d’origine. Toutes sont issues de pays chauds et secs. Parmi ces nouvelles graminées, le blé égyptien, originaire d’Afrique, fait partie de la famille du sorgho. Il possède un port érigé et atteint 3 à 3,50 m de hauteur. Il a la capacité de repousser et peut produire 6 à 8 t sous son climat. Provenant du Mexique, la téosinte est un ancêtre du maïs. Elle dispose d’un port érigé, monte jusqu’à 1,50 ou 2 m et produit 8 à 12 t sous son climat. Quant à Steffanie, elle est de la famille du teff grass et est originaire d’Afrique. Son port est érigé, elle a la capacité de repousser et peut produire 5 à 8 t. 

Lablab et Cowpea

Au rang des nouvelles légumineuses censées résister à la sécheresse, sont notamment testés le lablab et le cowpea. Toutes deux sont originaires d’Afrique, adaptées au pâturage et ont la capacité de repousser. La productivité espérée est de 3,50 à 5 t sous leur climat.

« Ces légumineuses semblent mieux passer l’été. Néanmoins, leur rendement n’est pas meilleur que celui du trèfle, constate l’ingénieure Arvalis. Le lablab doit être semé avec une autre espèce car c’est une plante grimpante. Quand il est associé avec des graminées, ces dernières le recouvrent vite et ce manque d’accès à la lumière freine son développement. » 


Retrouvez l'article en intégralité dans Cultivar Élevage d'octobre n°729 : 

Cultures fourragères

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