Des prairies multi-espèces pour diminuer les coûts

Dans le cadre du Concours prairies du Gnis, deux étudiants en BTS à l’ESA d’Angers ont aidé deux éleveurs à diminuer le coût alimentaire de leur troupeau.
Thierry et Florence Beau, associés de l’EARL d’Esset en Poitou-Charentes, souhaitent implanter de nouvelles prairies dans leur assolement pour diminuer le coût alimentaire de leur troupeau laitier. Dans le cadre du Concours prairies du Gnis, Thomas Cornuault et Julien Grellier, étudiants en BTS à l’ESA d’Angers, les ont aidés à trouver une solution.

L’EARL, en polyculture-élevage, est composée d’un atelier laitier de 45 vaches prim’holstein et d’un atelier allaitant de 42 vaches charolaises. Pour la campagne 2011-2012, la production laitière était de 340 000 litres pour un quota 365 000 litres. La production moyenne par vache avoisine 7 500 litres avec un TB de 40 g/kg et un TP de 32 g/kg. Les deux étudiants ont relevé là un premier point d’amélioration possible:

"La ration est composée d’ensilage de maïs, d’ensilage d’herbe, de foin de luzerne et de concentrés azotés et énergétiques. Les animaux sortent de mars à octobre sur 2,2 ha de prairie temporaire. Cette ration permet une production de 35 kg/jour de lait en moyenne. Les vaches laitières ne sont pas poussées au maximum de leur potentiel si nous les comparons avec les moyennes de la race."

Bilan fourrager positif

L’exploitation possède 53,5 ha de prairies permanentes et 8,2 ha de prairies temporaires. La prairie temporaire de 2,2 ha réservée aux vaches laitières, proche du bâtiment, est un mélange dactyle, ray-grass anglais et trèfle blanc. Une autre prairie temporaire, en luzerne, est destinée à la réalisation de foin pour les vaches laitières.  

Les prairies permanentes occupent une part importante de la surface de l’exploitation: une partie non fauchable exclusivement dédiée au pâturage, et des prairies pour les coupes de foin et le pâturage du troupeau allaitant.

Les étudiants soulignent que l’exploitation a un bilan fourrager positif:

L’exploitation dispose d’un excédent de 13 tonnes par an en moyenne qui donne une marge d’une semaine aux exploitants. C’est relativement faible mais l’exploitation n’a jamais eu à acheter du fourrage à l’extérieur.

Trois nouvelles prairies temporaires

Les étudiants ont proposé aux éleveurs d’implanter des prairies temporaires dans trois parcelles proches du bâtiment des vaches laitières, soit 7,6 ha. La surface pâturable du troupeau laitier atteindrait ainsi 9,8 ha soit 21 ares par vache laitière.

Le pâturage sera de type tournant, avec 7 paddocks de plus ou moins 1,4 ha. En théorie, les vaches auront 80 m² d’herbe par jour et changeront de paddock tous les 4 jours. Les animaux reviendront donc tous les 28 jours sur le même paddock.

Après réflexion avec l’éleveur, Thomas Cornuault et Julien Grellier ont choisi d’implanter des prairies multi-espèces:

Un mélange légumineuses et graminées permet une meilleure répartition de la pousse d’herbe tout au long de l’année : il y aura un démarrage plus précoce au printemps et une bonne résistance en été.

Une économie de 3 600 euros/an

Ils ont sélectionné les espèces selon leur résistance à la sécheresse, leur pérennité (critère privilégié par Thierry Beau) et leur adaptation au pâturage. Ils ont ensuite sélectionné les variétés:

• "Pour le ray-grass, nous nous sommes concentrés sur la pérennité et la production tout en tenant compte du départ en végétation, ce qui nous a amené à Briza et Barmotta. • "Pour le trèfle blanc, nous avons choisi l’agressivité, critère important pour faire face à une association avec des graminées. Notre choix s’est porté sur Apis et Avalon. • "En ce qui concerne la fétuque élevée, un seul critère a défini notre choix: la souplesse des feuilles. Elle aura une meilleure appétence, problème majeur avec les fétuques en pâturage. Les deux variétés choisies sont Jurguta et Aprilia. • "Pour le sainfoin, notre choix s’est porté sur Perly et pour le lotier corniculé, sur la variété Marianne."

Cette proposition fait perdre 4 ha de cultures de vente mais améliore le bilan fourrager de l’exploitation. Le pâturage de ces prairies créera une économie quotidienne de 4 kg de maïs dans la ration au printemps, 1 à 2 kg au cours de l’été et 3 kg à l’automne, ainsi qu'une économie d'1 kg de soja en moyenne. Sur l'année, l'économie se chiffre à 35 tonnes de maïs et 12 tonnes de soja. À raison de 300 euros/tonne de soja, les achats extérieurs de soja peuvent donc être réduits de 3 600 euros.
 
Jean Yves Moinereau, enseignant à l’ESA d’Angers, entouré de ses deux étudiants Thomas Cornuault et Julien Grellier, lauréats du Concours prairies 2014-2015. Photo: Gnis

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