« Le monde a connu un confinement quasi généralisé. Fin mars, il y avait 4 Md d’individus confinés. Près de 90 % des travailleurs étaient concernés dans le monde. L’impossible s’est produit ! Aujourd’hui, nous sortons très lentement du confinement. L’économie fonctionne toujours au ralenti », introduit Philippe Chotteau.
« Ce n’est pas un arrêt total du commerce, mais c’est un freinage considérable », nuance Philippe Chotteau.
Prévisions commerciales 2020
Quelles prévisions pour l’économie globale en 2020 dans ce contexte ? Le FMI prévoit une récession du PIB mondial de 3 % par rapport à 2019.« Après la crise de 2007/2008, le repli du PIB mondial n'était que de 0,4 %, et c'était déjà considérable », rappelle Thierry Pouch, qui imagine trois issues possibles à une crise annoncée dès 2019.
- Issue 2 (monde d’après) : crise salutaire pour transformer en profondeur le régime de croissance (croissance inclusive et soutenable, avec dose de démocratie participative et de choix sociaux).
- (Non) issue 3 : confirmation d’une phase longue de stagnation séculaire, c’est-à-dire un état stationnaire bas aggravé par la contraction des échanges commerciaux.
« Cela signifie le déclin du capitalisme ou la reconfiguration du cycle hégémonique et des espaces de pouvoir, mais en faveur de qui ? La Chine n’est pas prête à se substituer aux États-Unis, puissance hégémonique en déclin », explique Thierry Pouch.
Pendant ce temps, la zone euro se dirige-t-elle vers une nouvelle crise de la dette ? L’ampleur de la crise économique et sanitaire oblige ses États membres à lâcher les comptes publics.
« Selon la Commission européenne, le PIB reculerait de 7 % en Allemagne, de 11 % en Italie et de 10 % en France en 2020. Le taux d’endettement s’élève à 75 % en Allemagne, à 116 % en France et en Espagne et à 197 % en Grèce », indique Thierry Pouch.
Et les marchés agricoles dans tout ça ?
Dans ce monde dans la tourmente, si les échanges agricoles reculent, la régression est sans commune mesure avec la situation dans d’autres secteurs, notamment l’électronique ou l’automobile.« L’alimentation reste un besoin primaire pour les citoyens, qu'ils soient confinés ou non », appuie Philippe Chotteau.
« La viande et le lait sont des petits secteurs au niveau mondial, mais restent essentiels », précise Emmanuel Bernard, responsable de la commission viande bovine à l’Institut de l’élevage.
Retrouvez les analyses plus poussées des différents marchés mondiaux du lait et de la viande dans les jours à venir.
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