Diagnostic hivernal des prairies et conseils pour le sursemis

Diagnostic prairial
Alors que l'hiver se termine, le Gnis rappelle la façon de diagnostiquer ses prairies avant toute intervention au printemps. Il recommande ainsi d’effectuer un diagnostic de ses prairies afin de prendre les bonnes décisions à moindre coût.
Par exemple, l’interprofession suggère de se poser ces questions : 

 Cette parcelle m’a-t-elle donné satisfaction les années précédentes ? Comment se situe-t-elle par rapport à celles voisines ? 

Pour chacune des parcelles, il revient à étudier la quantité, la qualité, la saisonnalité de la production, l’adaptation de la flore à l’utilisation attendue, mais aussi la morphologie du couvert, le recouvrement et la présence de plantes moins désirables.

Voici quelques éléments du diagnostic :

- dégradation de la prairie (surpâturage ou fauche trop rase, sous pâturage avant l’hiver, fertilisation mal raisonnée, absence de déprimage les années précédentes, mauvaise activité biologique dans le sol, sénescence simultanée des plantes, flore présente mal adaptée à l’usage, événements inhabituels – inondation, sécheresse, gel exceptionnel, dégâts de sangliers, de taupes – apport de fumier mal émietté ou trop jeune) ;

- faible recouvrement (si les vides sont supérieurs à l’équivalent d’une assiette au m², il est indispensable d’y effectuer un sursemis) ;

- couvert en touffe (l’appétence diminue avec le nombre de touffes qui peuvent avoir pour origine une dégradation du sol par piétinement, une mortalité éparse de plantes. Pour l’éviter, un hersage paraît indispensable ainsi qu’une fauche ou des broyages réguliers) ;

- hétérogénéité de la parcelle (si la parcelle paraît trop hétérogène du fait de la nature du sol, du comportement des animaux, il sera nécessaire d’aller jusqu’à une modification du parcellaire) ;

- perte d'espèces (il est essentiel de reconnaître au moins cinq graminées de premier ordre – ray-grass anglais, dactyle, fétuque élevée, fétuque des près, fléole – ainsi que des graminées de moindre intérêt – fétuque rouge, houlque laineuse, vulpin des près, agrostides, pâturins, crételle, fromental –. Le site du Gnis met à disposition un outil d’identification. Certaines erreurs de conduite peuvent être corrigées en étudiant les évènements qui sélectionnent les espèces.

Pour procéder à l’identification, une prise de 30 échantillons par hectare (motte prélevée à la bêche) est nécessaire. Si la présence d’au moins une espèce de premier ordre est trouvée dans les échantillons, même si cette dernière est petite, on peut alors améliorer la prairie par le mode d’exploitation et par la fertilisation. Si les bonnes espèces sont absentes des échantillons, il faut les introduire par semis et adapter le mode d’exploitation et la fertilisation.

Le sursemis en dix points

1.        Comprendre et éliminer les causes de dégradation
2.        Intervenir sur une végétation rase et sur un sol aplani (hersage de fin d’hiver)
3.        Ouvrir le sol avec un outil à disques ou à dents
4.        Veiller à loger la graine à 1 cm dans la terre (et non dans la matière organique de surface)
5.        Rappuyer le sol ou faire piétiner pour avoir un bon contact terre/graines
6.        Ne pas amener d’azote avant la bonne implantation des plantules issues du semis
7.        Surveiller la levée et, surtout, que l’ancienne végétation n’étouffe pas le jeune semis, auquel cas, faire pâturer ou broyer
8.        Choisir des espèces rapides d’installation : ray-grass anglais, hybride, trèfle violet, trèfle blanc
9.        On peut réaliser un sursemis au réveil de la végétation en mars-avril ou en mai derrière un ensilage ou en août lors du repos végétatif naturel de la prairie et avant son redémarrage. Dans ce cas, on sèmera juste après les pluies dans une terre chaude assurant une levée rapide
10.      Pour les sursemis d’été, la présence d’agrostide peut altérer le résultat. En effet, cette espèce possède des propriétés allélopathiques, c’est-à-dire qui inhibent la germination. Il faut alors prévoir de réduire l’agrostide par un hersage dynamique, deux mois avant le sursemis


Caractéristiques des espèces prairiales

 

Espèce
 
Phytoécologie Intérêt fourrager
Ray-grass anglais Espèce de sol fertile et avec pluviométrie régulière, exploitée surtout en pâturage, craint la chaleur Très bonne valeur alimentaire et appétence, voire trop riche pour certains chevaux, très productif
Fléole des prés Espèce de sol frais ou humide et fertile, pâturée ou à fauche tardive Espèce appètente et de bonne valeur, pousse en hiver doux, produit un foin très abondant à une date tardive (épiaison en juin), puis peu de repousses
Fétuque des prés Espèce de prairies fertiles, plutôt humides, fanées ou pâturées Espèce intéressante par ses valeurs, résiste à la chaleur mais assez sensible à la sécheresse
Fétuque élevée Espèce à grande faculté d’adaptation du plus sec au plus humide, supporte « tout » Très bonne productivité et réponse à la fertilisation, valeurs fourragères inférieures mais convient à tous les chevaux 
Pâturin des prés Espèce très fréquente dans les prairies fertiles, fanées ou pâturées Bonne appétence et valeur alimentaire
Vulpin des prés Espèce qui épie très tôt,
de zone humide, très fertile
et exploitée en foin
Plante beaucoup trop précoce pour qu’elle puisse être bien valorisée
Houlque laineuse De sol plutôt léger, exploitée en foin, nitrophile, donc exprime un déséquilibre de fertilité Très mal consommée, beaucoup de volume mais pas de poids,
fait du foin poussiéreux
Pâturin commun Espèce omniprésente, de sol riche pâturé ou fané, mais craint la sécheresse car les racines sont peu profondes Appètente, de bonne valeur alimentaire mais productivité surtout printanière et disparaît
en été
Agrostide stolonifère Se développe dès que les autres graminées rencontrent des contraintes : piétinement, inondation Espèce peu productive et de faible valeur alimentaire
Fétuque rouge Espèce de sol pauvre, en fauche car elle ne supporte pas le piétinement Faible valeur alimentaire
et productivité
Crételle Espèce de sol frais,
pauvre et pâturé
Faible intérêt car peu productive, non consommée lorsque la plante est épiée
Flouve odorante Espèce de sol frais, pauvre
et exploitée en foin
Peu d’intérêt car peu productive, mais parfume le foin
Pâturin annuel Pousse en hiver et colonise les espaces vides, favorisée par le surpâturage et par le tassement  Aucun intérêt, très faible productivité
Brome mou Espèce peu pérenne, de sol plutôt séchant, pauvre, exploitée en foin Très faible valeur, épie tôt, peu appètente, faible productivité
Fromental/avoine élevée Espèce de sol séchant, pauvre
et exploitée en fauche
Produit un foin volumineux et encombrant, rare en prairie pâturée
 


 

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