Eleveurs laitiers : Un redressement des résultats en 2017

Pour les éleveurs bovins laitiers, le redressement des résultats 2017 est porté par la hausse du prix du lait. L.Gueneau/Cniel
 
La Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN) a publié le 18 décembre les résultats économiques des exploitations agricoles en 2017. Selon les données du Réseau d’information comptable agricole (RICA), les résultats des exploitations agricoles se redressent après une année 2016 très défavorable. "Ils s'améliorent nettement pour les élevages spécialisés en bovins lait qui bénéficient d'une meilleure conjoncture après trois années marquées par la crise", indique la CCAN.

Pour ces éleveurs laitiers, la production de l'exercice s’accroît de 12 % dans un contexte de progression des volumes vendus (+ 2 % par rapport à 2016) et de redressement du prix du lait (+ 11 % par rapport à 2016 et + 7 % par rapport à 2015), imputable à une reprise de la demande (notamment chinoise) et à l'explosion du prix du beurre.

La hausse des charges en alimentation animale (+ 3 %), notamment liée à l'augmentation du cheptel, est compensée par une baisse des dépenses en engrais (- 10 %) et en produits phytosanitaires (- 7 %).

Malgré la réduction des subventions d'exploitation (- 1,9 % en moyenne), l'excédent brut d'exploitation (EBE) par actif non salarié s'établit à 51 900 € en 2017 (+ 28 % par rapport à 2016 et + 18 % par rapport à 2015) et le résultat courant avant impôts par actif non salarié à 26 900 € (+ 74 % par rapport à 2016 et + 45 % par rapport à 2015), deux niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis 2011.
 
Si les résultats s’améliorent dans toutes les zones d’élevage, l’ampleur des évolutions est toutefois variable selon les zones, en lien avec le système d'exploitation et la valorisation du lait. Les exploitations situées en zones de montagne connaissent une remontée moins forte de leurs résultats. Avec une valorisation plus fréquente sous signe de qualité et en circuit court, ces exploitations bénéficient d'un prix moyen du lait plus élevé et plus stable (400 € pour 1000 l en moyenne sur l’année, contre 379 € en piémont et 351 € hors zones défavorisées). En 2017, leurs volumes vendus augmentent peu par rapport à 2016 (+ 0,7 % contre + 3% hors zones défavorisées) et les hausses de prix sont moins fortes (+ 9 % par rapport à 2016, contre + 12 % hors zones défavorisées).

Bovins viande : le RCAI en repli de 12 %

Les éleveurs de bovins viande voient leurs résultats diminuer. "En 2017, les prix de vente des bovins (broutards, taurillons, veaux de boucherie et vaches de réforme) restent bas après deux années particulièrement difficiles pendant lesquelles les abattages de vaches laitières de réforme avaient pesé sur les cours de toutes les catégories d'animaux. Si les ventes de broutards et de bovins maigres repartent à la hausse, notamment grâce à l'export vers l'Italie, la décapitalisation du cheptel allaitant, amorcée en 2016, se poursuit. Avec la baisse du nombre d’animaux placés en atelier d’engraissement, la production de l'exercice se réduit pour la deuxième année consécutive (- 2 %)", affirme la CCAN.

Les charges en alimentation progressent (+ 7 %) sous l'effet d'une hausse des coûts des matières premières. Pour les éleveurs de bovins viande, les subventions d'exploitation représentent 36 % du total des produits courants en 2017. La sortie progressive des crises sanitaires et climatiques ainsi que la fin des mesures exceptionnelles de soutien entraînent la réduction de près de 3 % de ces subventions d’exploitation.

L'EBE par actif non salarié s'établit à 38 100 € en moyenne, en baisse de 5 % par rapport à 2016. Avec des dotations aux amortissements globalement stables (+ 0,6 %), le RCAI moyen par actif non salarié se situe à 17 700 €, en baisse de 12 % par rapport à 2016. En 2017, comme depuis 2007, les résultats de cette orientation demeurent faibles.

Une conjoncture plus favorable pour la plupart des spécialisations

2017 est une année de redressement des résultats pour la branche agricole dans son ensemble. Avec le retour à une conjoncture plus favorable pour la plupart des spécialisations, la production de l'exercice des exploitations agricoles "moyennes et grandes" s'élève à 193 300 € en moyenne, toutes orientations productives confondues, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2016 mais un niveau légèrement inférieur à celui de 2015 (- 1,4 %).
 
L’EBE des exploitations de dimension « moyenne et grande » s'établit à 72 400 € en moyenne en 2017 : il progresse de 18 % par rapport à 2016 et retrouve un niveau équivalent à celui de 2015 (+ 0,1 %)
 
Le résultat courant avant impôts (RCAI) se déduit de l'EBE après prise en compte de l'amortissement des investissements (- 1,5 % en 2017) et des charges d'intérêt. Il constitue une forme de revenu mixte qui rémunère à la fois le travail et le capital de l'exploitant non-salarié. En 2017, le RCAI des exploitations agricoles de dimension "moyenne et grande" s’élève à 38 300 € en moyenne. Il se redresse nettement par rapport à 2016 (+ 44 %) et retrouve un niveau légèrement supérieur à celui de 2015 (+ 5 %).
 
 
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