Même constat en agriculture. Les plastiques ont contribué à la rentabilité des systèmes de production, notamment en élevage pour le paillage, l’enrubannage, l’ensilage.
Mais si le plastique est fantastique pour les multiples usages que l’on peut en faire, il n’en reste pas moins une plaie pour l’environnement, et cristallise parfois l'ire du citoyen, à l’occasion de ses promenades champêtres.
L’enjeu consiste à expliquer au citoyen que les matières plastiques sont indispensables à l'activité agricole, mais sans qu'elles ne suscitent la polémique, résume Pierre de Lépineau, directeur général d’Adivalor, à l’occasion des journées techniques du CPA (comité français des plastiques en agriculture), les 15 et 16 octobre à Saint Lô, dans la Manche.
En s'adressant aux professionnels de l'agrofourniture présents, Jean-Pierre Tillon, docteur vétérinaire, et directeur scientifique consultant de l'Union coopérative InVivo précise:
Le plastique part avec beaucoup de handicaps. Mais, à titre de comparaison, jamais l’opinion publique ne remet en cause l’utilisation du plastique en médecine. Il faut donc créer des conditions dans lesquelles vos messages seront lus.
Recyclage et éco-conception
Concrètement, se passer de plastique en agriculture, c’est utopique. Cependant, l’agriculture française n’a pas à rougir des efforts faits en matière d’utilisation raisonnable et durable des films plastiques et de leur recyclage.La ferme élevage France a beaucoup progressé, les exploitations où l’on aperçoit des plastiques qui traînent sont peu nombreuses. En quatre ans, 60 % des plastiques agricoles ont intégré une filière de recyclage.
C’est un énorme succès, la profession a été proactive, çà n’existe nul par ailleurs dans le monde, insiste Pierre de Lepineau
À titre d'exemple, Matthieu Defois, responsable technique chez Tama France, évoque les prochaines générations de filets à balles:
Nous travaillons notamment sur le tissage des filets, afin qu'ils soient moins gourmands en matière plastique, tout en étant aussi voire plus résistants.
Après le film oxo-dégradable, dégradé sous l'action des UV et de la températue, l'avenir est au paillage biodégradable, à base d'amidon végétal et de polymère biodégradable. La biodégradation est totale, elle est réalisée par les micro-organismes du sol qui transforment le paillage en carbone, eau et biomasse, sa phase ultime étant la minéralisation.
Nous avons intégré le concept de l’écoconception de nos produits, parce que de nouvelles exigences s’imposent à nous. La recherche innove et nous serons en capacité d’apporter des solutions technologiques très performantes sur le plan technique et environnemental, affirme de son côté Serge Moreno, responsable des ventes agricoles du groupe Barbier.
Pour en savoir plus:
Journées techniques du CPA "Plastique et fourrage"
Les films plastiques agricoles usagés : des exemples à suivre, sur le site de l'Ademe
Programme de recherche Rafu (Recyclage agriculture films usagés)
Films agricoles usagés - ensilage et enrubannage : recyclage, mode d'emploi en vidéo
