Est-il rentable d'investir dans un robot d'alimentation ?

Envrion 200 fermes en France sont désormais équipées d'un robot d'alimentation. CP : M.Lecourtier/Pixel6TM
Une étude menée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire en partenariat avec celles de Normandie et de Bretagne montre, sans surprise, que l’automatisation de l’alimentation des bovins laitiers ne peut concerner que les gros élevages. Les premiers résultats indiquent les coûts de ces investissements et passent en revue les avantages et les inconvénients des différents matériels.
 
La synthèse sera publiée en septembre prochain. Dans le cadre d’un webinaire, l’Institut de l’élevage a dévoilé quelques éléments d’une étude réalisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, en partenariat avec celles de Bretagne et de Normandie sur l’automatisation de l’alimentation des bovins laitiers. Environ 200 fermes aujourd’hui seraient équipées de matériel pour automatiser l’alimentation de leurs vaches et de leurs génisses. Ce poste, qui constitue la tâche la plus gourmande en main-d’œuvre après la traite, demande un investissement important si l’éleveur souhaite l’automatiser (en partie).

Seuls les plus gros élevages peuvent vraisemblablement se permettre d’investir.  Une simulation des coûts avec un robot sur roue indique que pour 800 bêtes (vaches et génisses) et 4 560 000 litres de lait produits par an, l’investissement revient au total à 14,40 euros/1 000 litres de lait. Dans le détail, les annuités s’élèvent à 9,40 euros/1 000 litres de lait, le fonctionnement à 3,80 euros/1 000 litres de lait et la main-d’œuvre à 1,20 euro/1 000 litres de lait.

Avec 150 bêtes et 800 000 litres de lait produit par an, le coût de l’investissement est multiplié par trois et atteint précisément 40,5 euros/1 000 litres de lait. Dans ce cas, les annuités montent à 26,10 euros/1 000 litres de lait, le fonctionnement à 9,30 euros/1 000 litres de lait et le coût de la main-d’œuvre à 5,10 euros/1 000 litres de lait. L’automatisation nécessite des investissements dans les bâtiments afin d’assurer une meilleure fluidité de l’approvisionnement.  
                                                                                   

 

La plupart des concepts ont un espace cuisine

 Deux types de stockage des aliments sont à prévoir. Le premier, dit « primaire », à l’air libre, sert à alimenter l’atelier cuisine qui comprend un stockage abrité dit « secondaire » et un espace pour la préparation de la ration. Celle-ci est ensuite acheminée par les robots de distribution (sur rail ou sur roue). L’étude a permis de distinguer cinq familles de matériel (voir notre encadré) à partir des concepts proposés par les constructeurs. Selon les conseillers des chambres d’agriculture qui ont réalisé l’étude, il est préférable de construire une cuisine proche des silos avec une façade ouverte, protégée par un rideau amovible, le bâtiment dos à la pluie, des bardages ventilants et sur sol bétonné.
                                                                                        

La distribution automatique sera plus ou moins contraignante en fonction du robot (s'il est sur roue ou bien sur rail). Le matériel sur roue a l’avantage de pouvoir mieux s’adapter à des bâtiments existants, de circuler dans plusieurs d'entre eux, et d’ajuster la repousse du fourrage. En revanche, l’usage de batteries nécessite de les recharger, et il sera nécessaire de se plier au cahier des charges sécurité des engins roulants autonomes. Quant au matériel sur rail, il permet de s’affranchir des contraintes de sol, de passer au-dessus des circuits sales, et de permettre un mélange ainsi qu'une distribution simultanée en évitant un temps de recharge. Cependant, ces matériels exigent de modifier la charpente et d’installer un portique puisque le rail est suspendu. Sa hauteur peut d’ailleurs gêner la circulation. Les autres limites sont la capacité de charge et la repousse du fourrage qui devient impossible si l’automate est muni de pesons. La barre fourrage touchant inévitablement le sol, peut perturber le fonctionnement de ces pesons.
 

Un gain de temps appréciable

Gagner du temps reste le principal argument pour investir dans un robot d’alimentation, et l'étude des chambres d’agriculture l’a confirmé. Selon les observations effectuées dans quatre élevages, le gain de temps dégagé varie de 44 à 67  % avec une moyenne de 55 %. Pour un nombre moyen de bêtes de 279 (144 à 400), le temps journalier en hiver avant automatisation était d'environ deux heures (entre une heure et deux heures trente minutes). Il n’est plus que de 53 minutes en moyenne (45 à 67 minutes). Le temps passé à la cuisine est de 33 minutes (25 à 47 minutes), les autres opérations (nettoyage cuisine, programmation…) représentent 20 minutes. Les autres arguments en faveur de l’automatisation ont, eux aussi, été confirmés : moins de pénibilité, plus de flexibilité et de facilité pour les remplacements du week-end.  

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