Dans un contexte favorable pour l’ensemble de ses activités, Even a poursuivi les transformations lui permettant de réaliser sa stratégie, notamment dans le lait, dans la nutrition et dans les services. Trois chantiers principaux se sont concrétisés : la mise en service du nouvel atelier de pré-emballage de fromage type emmental (Ploudaniel), la poursuite de la digitalisation du pôle distribution et la création d’une unité de flacons pour la nutrition clinique. Sur l’année écoulée, les investissements corporels du groupe se sont élevés à près de 60 millions d’euros.
Crise sanitaire : l’export et la RHD à la peine
La crise sanitaire du Covid-19 est venue brutalement stopper cet élan. Durant cette période, le pôle amont est toutefois parvenu à poursuivre les livraisons d’aliments pour animaux d’élevage. Et Laïta, filiale laitière du groupe, a réussi à collecter et à valoriser 100 % du lait des adhérents, en limitant la largeur des gammes. « Pour autant, en produits de grande consommation, la forte augmentation de la demande en GMS durant le confinement (+ 20 % pour les fromages, les beurres et les crêpes) ne permettra pas de compenser le recul important des exportations et la suspension d’activité de la restauration hors domicile (RHD) », souligne le groupe coopératif.Le marché des ingrédients laitiers a subi une baisse de 20 à 30 % en prix et en volume en raison de l’attentisme des clients et des restrictions à l’exportation.
La nutrition santé a bénéficié d’une demande très soutenue de la part des hôpitaux, mais a dû faire face à des difficultés logistiques.
En raison de la fermeture des écoles et des restaurants, le pôle distribution paie un lourd tribut à la crise de la Covid-19. Ses activités de RHD accusent une baisse de 80 % d’activité entraînant le chômage partiel de 1 600 salariés. La vente à domicile, qui ne représente qu’une part relative de l’activité́ du pôle, a, en revanche, connu un regain d’activité de 50 %. « Les Français ont été très satisfaits par la praticité de la livraison à domicile et par l'intérêt culinaire des produits surgelés. »
La valorisation de la protéine laitière, l’un des moteurs de la relance
Pour Even, l’objectif est à présent de préparer le rebond. « Le groupe se développe sur quatre pôles complémentaires dans leur type de clientèle et dans leur géographie : Even amont, Laïta (produits laitiers de grande consommation, de nutrition santé…), Even distribution (vente à domicile, RHD) et Even développement (plats cuisinés…), ce qui lui confère une stabilité certaine. Ses valeurs doivent lui permettre de surmonter cette crise avec agilité, solidité et non rigidité », indique Christian Couilleau, directeur général du groupe.Concrètement, Laïta continue à explorer toutes les voies de valorisation de la protéine laitière : développement des fromages, essor des poudres de lait sous cahiers des charges, conquête de marchés stables et peu volatils en nutrition santé et valorisation de la poudre dans les aliments d’allaitement pour jeunes mammifères. De son côté, Even distribution, qui avait stoppé une partie de ses activités, met les bouchées doubles : « Depuis la mi-juin et la réouverture des restaurants, les équipes sont sur le pont, au plus proche des clients, pour les accompagner et pour les servir de façon très réactive afin de réussir une belle saison d’été. Dans le même temps, le pôle accélère la digitalisation de ses activités avec, notamment, le lancement du site Web marchand du réseau Krill. »
Une augmentation des ristournes vers les adhérents
L’assemblée générale de la coopérative, qui aura lieu le 18 septembre prochain, devrait valider un retour sur résultat exceptionnel aux producteurs de 16 €/1 000 litres de lait, en moyenne, dont un tiers provenant du nouveau fonds RSE. « Compte tenu du contexte Covid, les critères d’éligibilité au fonds RSE ont été levés cette année pour permettre à tous les producteurs de bénéficier immédiatement de ce soutien de trésorerie supplémentaire », indique le groupe. Le complément de prix versé aux adhérents sera le plus élevé depuis 2016. Il viendra s’ajouter aux 349 €/1 000 litres déjà perçus par les adhérents au titre de la campagne 2019, un prix du lait qui s’inscrit en hausse de 5,4 % par rapport à 2018. Au global, le lait aura été rémunéré en moyenne 365 €/1 000 litres.«La crise n’est pas terminée. Nous préparons le rebond dans chacun de nos métiers avec notre spécificité dans le rapport au temps : accepter d’imaginer un futur éventuellement différent, privilégier le long terme sans oublier les réalités au quotidien et les équipes au présent. L’accélération de notre politique RSE, illustrée par notre distribution de résultat conditionnée aux pratiques durables, nous permet de construire un modèle coopératif toujours plus vertueux, motif de fierté en interne et révélateur de sens à l’externe », conclut Christian Couilleau.
