Inquiétudes pour la pérennité de l'élevage bovin

Le nouvel accord politique signé entre l'UE et le Mexique, qui prévoit l'ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viande bovine mexicaine, met en péril la filière viande bovine française et européenne, selon Interbev et les chambres d'agriculture. Photo : F. Collard / Pixel Image
La Commission européenne a annoncé avoir trouvé un accord politique avec le Mexique. Ce dernier prévoit l’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines, qui étaient jusqu’ici exclues des négociations pour des raisons sanitaires. Interbev et les chambres d'agriculture dénoncent cette nouvelle concession de l’UE qui impacte directement la survie de la filière viande bovine et  la santé des consommateurs.
 

"La production mexicaine de viandes bovines ne répond pas aux standards de production européens, rappelle l’Interprofession dans un communiqué. Preuve en est : l’absence de traçabilité des animaux – obligatoire en Europe depuis 2000 –, l’utilisation de farines animales – interdites en Europe depuis 2001 – et d’activateurs de croissance dans l’alimentation des bovins – interdits en Europe depuis 2006."

 
Autant de facteurs d’insécurité sanitaire pour les consommateurs européens qui avaient poussé l’UE à exclure la viande bovine de l’accord de libre-échange avec le Mexique en 2000. Dix-huit ans plus tard, les modes de production de viandes bovines restent inchangés au Mexique.

"Ce qui n’empêche pas la Commission européenne de continuer à conclure de tels accords, pourtant au prix de nombreux sacrifices, regrette Interbev. CETA, Mercosur, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande… À chaque nouvel accord, le secteur de la viande bovine devient systématiquement la variable d’ajustement de ces négociations. Cette situation est devenue intenable pour les professionnels de la filière."

 "L’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines s'ajoute aux contingents accordés à l'Ukraine (15 000 tonnes), au Canada (67 950 tonnes), et peut-être demain au Mercosur (pour l'instant 99 000 tonnes en négociations). Cela pose une fois de plus la question de la pérennité de l'élevage bovin en France pour les années à venir", appuie les chambres d'agriculture dans un communiqué.

Pour Dominique Langlois, président d'Interbev :

"Il est grand temps que le président de la République impose à Bruxelles l’arrêt de cette politique destructrice pour notre secteur, mais aussi dangereuse pour les consommateurs ! Emmanuel Macron a d’ailleurs réaffirmé le 17 avril dernier à Strasbourg, son ambition de soutenir une souveraineté alimentaire de qualité en Europe. Il a par ailleurs encouragé l’ensemble des filières alimentaires françaises à se tourner vers une montée en gamme de leurs produits dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Le temps de la cohérence est venu."

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