« J'ai joué sur le tarissement et la ration pour réduire les volumes de lait »

Olivier Sourdin, éleveur en Ile-et-Vilaine, a dû réduire sa production laitière de 2 % en avril. CP : DR
Olivier Sourdin est éleveur de vaches laitières en Ile-et-Vilaine. Cet agriculteur conduit sur 52 hectares son troupeau de 55 prim’holstein en agriculture biologique et produit 310 000 litres à l’année. Il livre son lait à la laiterie privée Tribalat Noyal, située près de Rennes, qui élabore notamment les produits de la marque Vrai. 
Face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19, la laiterie a demandé aux éleveurs de réduire les volumes de lait.

« En mars, nous avons produit normalement. En avril, il nous a été demandé de diminuer la production de 2 % et de 3 % pour le mois de mai », explique Olivier Sourdin. 

Moins de maïs et d'ensilage d'herbe dans la ration

Afin de répondre à la demande de la laiteire, l’éleveur a joué sur deux leviers : le changement de la ration et le tarissement. 

« C’est vrai que cette demande n’intervient pas au meilleur moment de l’année, mais nous nous adaptons. Les vaches ont débuté le pâturage le 10 mars dernier, ce n’est pas évident, en pleine pousse de l’herbe et donc en pleine production de lait, de réduire les volumes. »

Chez Olivier Sourdin, la ration se composait – avant la réduction des volumes d’herbe à pâturer – de 15 kg d’ensilage d’herbe, de 4 kg de maïs épi et de foin à volonté, soit l’équivalent d’un kilo par vache. 

« Au début du pâturage, j’avais déjà passé la ration de 8 kg de maïs épi à 4 kg, car les vaches compensent avec l’herbe sur pied. Désormais, j’ai arrêté d’en donner, explique l’éleveur. Par ailleurs j’ai aussi diminué la quantité d’ensilage d’herbe en passant de 15 à 8 kg. »

Quid de l'état des vaches ?

En revanche, la suppression du maïs épi pose question :

« J’ai un taux de vaches fécondées de 75 %, donc j’ai peu de risques de perdre sur ce critère. Or, le problème c’est qu’en diminuant le maïs et l’ensilage d’herbe, les vaches vont se retrouver avec moins d’énergie, dans un état plus faible d’engraissement et auront plus de difficultés de reproduction. »

Avec ce changement de ration et les tarissements plus rapides, la production de lait a diminué de 1 kg par vache, avec des taux qui restent semblables à d’habitude (TB de 42 g/kg et TP de 33 g/kg). En actionnant ces deux leviers, Olivier Sourdin a réussi à réduire sa production de 2 % en avril. 

Le prix payé reste le même

Concernant le prix payé, en avril, il reste le même à 470 €/1 000 l. En revanche, si l’éleveur dépasse le volume, il sera payé 250 €/1000 l.
« Pour le moment il n’y a pas de compensation financière. Il va falloir attendre que les démarches se fassent concernant l’accord passé entre le Cniel et la laiterieDans tous les cas, il est important de faire cet effort et d’être solidaires, à la fois ensemble et avec la laiterie, pour ne pas être trop perdants

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