La baisse de la production va se poursuivre

Après une baisse de 2 % en 2019, qui faisait suite à un pic de production en 2018, les abattages de femelles continueront de se replier (- 3 %). Photo : N.Tiers/Pixel6TM
L’Institut de l’élevage prévoit une nouvelle baisse de la production de viande bovine en 2020 (- 2 % par rapport à 2019). La chute de la production de femelles explique plus des trois quarts de la baisse totale. La production nette contrôlée de bovins finis totaliserait 1,396 million de tonnes équivalent-carcasse en 2020 (- 2,4 % par rapport à 2019).

La décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes, entamée en 2017 et qui s’est accélérée en 2019, devrait se poursuivre en 2020 au même rythme que l’an dernier. Comme en 2019, la forte baisse du nombre de génisses de renouvellement conduira à un ralentissement des réformes allaitantes (- 3,6 %). Les génisses de boucherie devraient être, elles aussi, un peu moins nombreuses (- 2,5 %). La mise en place de nombreux contrats au sein de la filière française et l’appel des exportations vers la Chine limiteront toutefois la baisse de production de génisses.

Le cheptel de vaches laitières a fini l’année 2019 à un bas niveau (- 1,4 % par rapport à 2018) en raison de la forte baisse des entrées de primipares à l’automne. Il devrait continuer de s’éroder en 2020 (- 1,0 % en fin d’année) malgré la probable amélioration de la conjoncture laitière. En effet, l’aval de la filière laitière continuera de limiter les volumes afin de préserver la valeur des produits. Comme dans le cheptel allaitant et comme en 2019, les génisses de renouvellement prêtes à entrer en production en 2020 sont très peu nombreuses. Les réformes de vaches laitières devraient donc reculer significativement (- 3 % par rapport à 2019) pour retomber au niveau de 2014, après plusieurs années de réformes abondantes liées à la longue crise de 2015-2016 puis à la sécheresse de 2018. 

Baisse des exportations de broutards, faute d’offre

La chute des naissances allaitantes au second semestre 2019 et la baisse du cheptel de mères, qui induira une nouvelle baisse des naissances au premier semestre 2020, conduiront naturellement à un repli du disponible exportable de bovins maigres en 2020.  

Les autres catégories sont également touchées : 
- la production française de taurillons baisserait d’environ 1 % ;
- après des chutes de plus de 9 % en 2018 et en 2019, la production de bœufs se réduira encore en 2020, mais moins fortement (- 3,5 % par rapport à 2019) ;
- 2019 a enregistré un fort alourdissement des veaux de boucherie en raison de la crise qui a touché le secteur et qui a provoqué des retards de sortie jusqu’à l’automne. Suite à cette situation tendue, les intégrateurs se montrent prudents dans les mises en place, et la production abattue en 2020 pourrait baisser de 1,5% en têtes comme en tonnages.

La consommation française poursuivrait son érosion

Compte tenu de la baisse de l’offre disponible, en particulier en viande de femelles, la consommation française calculée par bilan pourrait de nouveau baisser en 2020 (- 1,7 % par rapport à 2019). Elle baisserait toutefois moins que la production abattue, du fait du réajustement par le commerce extérieur.

Les importations pourraient à nouveau rebondir. La baisse prévue de la production française de femelles, notamment laitières, laissera plus de place sur le marché français à de la viande importée. Ainsi, la reprise des importations amorcée en 2018, après quatre années de baisse, se confirmerait en 2020 (+ 3 % par rapport à 2018). Les flux en provenance d’Irlande sont notamment attendus à la hausse, les opérateurs se préparant aux conséquences éventuelles du Brexit (programmé le 31 janvier) sur les flux vers le Royaume-Uni.

Les exportations de viande devraient se redresser grâce au développement des envois vers la Chine. La baisse de la production de jeunes bovins, principalement destinée à l’exportation, conduira à un repli des volumes exportés vers les destinations historiques en UE (Italie, Grèce et Allemagne). Toutefois, les flux vers la Chine, qui demande de la viande de jeunes femelles, pourraient atteindre quelques milliers de téc. Si les exportations décollaient vers l’Asie, alors moins de viande de génisses serait disponible pour la consommation française, ou pour l’export de viande vers l’Italie.
 
 

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