3 février à Nouvoitou (Ille-et-Vilaine).
D'après Julien Greffier, animateur de l'ADBFM, les freins à la culture tombent au fur et à mesure :
Ceux qui ont connu le démariage, la distribution à la fourche, ont une mauvaise image de la betterave fourragère. Aujourd'hui il n'y a plus de démariage : une graine donne une plante. Pour la récolte, les éleveurs ne sont pas forcément équipés. Outre l'entrepreneur, certains achètent en groupe des machines d'occasion dans les régions sucrières. Quant à la distribution aux animaux, là aussi des machines existent.
Pouvoir de récupération
Face aux éventuels inconvénients de la betterave fourragère perçus par l'éleveur, il faut mettre dans la balance un grand nombre d'avantages. Du point de vue agronomique, la betterave fourragère permet de diversifier la rotation, tout en donnant des rendements élevés. Il faut compter entre 90 et 120 tonnes de racines à l'hectare pour 15 à 20 tonnes de matière sèche (MS).La betterave fourragère se caractérise aussi par un gros pouvoir de récupération en arrière saison. En cas de sécheresse, son système racinaire lui permet de tenir : elle puise dans ses réserves. Julien Greffier précise :
En fonction de l'humidité du sol, le semis peut avoir lieu entre le 25 mars et le 15 avril. Certains attendent le mois de mai pour un développement plus rapide, mais il faut avoir en tête que la faculté de la betterave à résister pendant l'été et à récupérer après l'été, sera d'autant meilleure que le développement sera important avant l'été. Avril est donc un bon compromis.
De la souplesse à la récolte
Du point de vue de l'alimentation des bovins, la betterave fourragère a une grande appétence, qu'elle soit distribuée en morceaux ou même en racines entières. On peut en tirer 1,15 UFL ou UFV/kg de MS, et par conséquent jusqu'à 18.000 voire 22.000 UFL/ha. D'après l'ADBFM, elle améliore la qualité de la ration et permet par exemple d'augmenter les taux du lait et d'améliorer les poids de carcasse en viande.Les betteraves sont stockées en tas à même le sol ou, dans l'idéal, sur une aire bétonnée. En cas de gel, elles doivent être bâchées. Pour une bonne conservation, il faut veiller aux conditions de récolte. Gérard Deroulers, président de l'ADBFM :
Pour la date de récolte, ce n'est pas comme en maïs : on a de la souplesse, on n'est pas à 15 jours près. Le plus important est de récolter dans de bonnes conditions de ressuyage. Il faut aussi veiller à la qualité des racines, car si elles sont abimées, elles peuvent se dégrader.
Troisième possibilité : la betterave fourragère peut être pâturée ! En Nouvelle-Zélande, 80% des surfaces sont consommées de cette façon. À condition de choisir des variétés dont la racine n'est pas trop enfoncée dans le sol, les vaches comprennent très vite comment arracher la racine et la consommer entière.
Voir aussi :
Le site pour tout savoir sur la betterave fourragère
Des résultats variétaux 2014 prometteurs