« La fertilisation, minérale ou organique, assure le niveau de production nécessaire pour l'alimentation du couvert végétal en complément de la fourniture par le sol, et elle a un impact sur la qualité des fourrages, en particulier sur la composition floristique des prairies », rappelle Grégory Véricel.
« En conditions d’azote limitantes, la fertilisation azotée permet de moduler la date de récolte. Pour les prairies pâturées, La gestion de la fertilisation sur l’ensemble de la sole fourragère permet d’échelonner la production d’herbe. »
Estimer les besoins en azote cycle par cycle
Pour l’azote, il faut ajuster la quantité et adapter la période d’apport au plus près des besoins de la culture. Pour définir la dose à apporter, il est essentiel d’estimer correctement chaque année les besoins de la culture en tenant compte du potentiel de la parcelle et des objectifs de production.« Une estimation des besoins des prairies cycle par cycle est préférable à une estimation annuelle afin d’apporter une dose d’azote adaptée à chaque cycle d’exploitation de l’herbe et permettre une meilleure valorisation de ces apports », estime l’ingénieur.
Diminution des teneurs des sols en P2O5 à l'échelle nationale
Dans le cas du phosphore et du potassium, c’est une approche sur le moyen terme visant à maintenir ces éléments à des niveaux de biodisponibilité satisfaisants qui est privilégiée. Elle repose avant tout sur un diagnostic réalisé, selon le type de culture, à partir d’analyses régulières de terre ou de végétaux qui permet de juger de la nécessité ou non d’apporter une fumure à la culture."Les pratiques actuelles de fertilisation PK, vont plutôt dans le sens d’une réduction des apports, en particulier pour le phosphore. Elles peuvent en partie expliquer les diminutions de teneurs des sols en P2O5 et, plus localement, en K2O qui sont observées. Même si les impacts directs sur les rendements sont encore peu visibles, ces évolutions doivent inciter à une vigilance accrue en particulier dans les situations où ces teneurs sont déjà faibles", met en garde Grégory Véricel.
D’autres facteurs de production tels que le soufre et le statut acido-basique des sols (qui peut impacter le développement racinaire, la disponibilité des éléments et la nutrition des plantes) nécessitent également d’être surveillés régulièrement.