La filière bovin viande réagit au revenu en berne

Une dizaine d'abattoirs étaient encore bloqués ce matin, notamment dans les Pays de la Loire. Photo : FDSEA 49
L’année 2014 est caractérisée par la dégradation du revenu de l’ensemble des exploitations de bovins viande. Malgré une production de viande en France et en Europe en hausse, la baisse des prix et des aides entraine une forte baisse du revenu des éleveurs bovins viande.

La reprise finalement très limitée, 2e plus faible production historique, a suffi à faire reculer les prix de 6%. Selon l’Institut de l’élevage :

La crise économique et sociale continue à produire ses effets délétères sur la consommation, en Italie, en Grèce et ailleurs. 2015 s’annonce à la croisée des chemins pour la filière bovine française qui est au cœur de l’économie, des décisions européennes et de la géopolitique.

Les revenus des éleveurs bovins viande français sont en baisse quel que soit le système : de 16% à 20% pour les spécialisés en 2014 et davantage pour les systèmes ayant une part importante de cultures de vente. L’avantage apporté par l’engraissement et la vente de cultures se réduit. Bien que les disparités de revenus entre les systèmes soient marquées, les écarts se tassent.

La moyenne du résultat courant avant impôts et cotisations sociales (RCAI) varie de 17 700 euros à
27 600 euros selon les systèmes en 2014. Dans le cas des naisseurs en extensif, la baisse des prix et des aides ramène le revenu au niveau de 2009 (20 500 euros). Pour les naisseurs intensifs, le regain de 2012/2013 est effacé par la baisse des produits (18 200 euros).

La bonne année fourragère a "limité les dégâts" en naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins intensifs (23 600 euros). Mais pour les naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins avec des grandes cultures, "le système est dans le rouge" selon l’Institut de l’élevage : tous les produits sont en baisse (-15% en cultures, -5% en bovins et -5% de Pac), et les revenus sont diminués de moitié (17 700 euros).

Les moins mal lotis sont les engraisseurs de jeunes bovins avec grandes cultures, qui enregistrent néanmoins leur revenu le plus bas de ces dernières années (27 600 euros), puisque ce revenu se maintenait à 40 000 euros minimum depuis 2007.

Actions coup de poing

Les éleveurs bovins viande débutent donc 2015 avec des stocks hauts, en cheptels et en fourrages, mais avec des trésoreries au plus bas.

En réaction à ces résultats, la FNB a appellé jeudi dernier à des actions de blocage d'abattoirs et à la mobilisation de l’ensemble des régions. La fédération a émis la demande suivante :

Nous demandons solennellement au ministre de l’Agriculture de réunir de toute urgence une « table ronde extraordinaire » avec les principaux opérateurs de la filière française. Le principe des actions coup de poing ne sera levé qu’à l’issue de cette réunion. 

Le mouvement a été suivi puisque ce matin une dizaine d'abattoirs dans toute la France étaient encore bloqués. La situation est à présent revenue à la normale, le ministre de l'Agriculture ayant annoncé la tenue d'une table ronde avec les principaux acteurs de la filière viande française demain à Paris.
 
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