La génétique, moyen de prévention des mammites

La génétique est l’un des moyens pour maîtriser les cellules et les mammites cliniques et fonctionne dans tous les élevages. Photo : C Helsly/CNIEL
Depuis vingt ans, les éleveurs laitiers disposent d’outils génétiques pouvant aider à la maîtrise des cellules et des mammites cliniques. La sélection d’animaux résistants aux infections mammaires a démarré avec la mise en place de l’index cellules, basé sur les comptages de cellules somatiques. Il a été prouvé que les animaux avec un niveau de cellules bas sont également plus résistants aux mammites cliniques.

L’objectif de sélection des différentes races bovines laitières a ensuite intégré l’index cellules à travers l’Isu (index synthétique unique) de façon à améliorer progressivement le niveau génétique moyen des taureaux et vaches sur la santé de la mamelle. Puis un index « mammites cliniques » (ou « MACL ») basé directement sur l’enregistrement en élevage des mammites cliniques a été mis à la disposition des éleveurs.

Les objectifs de sélection de différentes races laitières ont été révisés en 2012 pour tenir compte de ce nouvel index. Il a été combiné à l’index cellules dans un index synthétique « santé de la mamelle» (« STMA). La race montbéliarde l’intègre avec une proportion de 14,5% dans ses objectifs, la race prim’holstein 18% et la race normande 18,5%.
 

Mieux trier les génisses grâce au génotypage

Enfin, depuis 2011, les éleveurs peuvent recourir aux nouveaux outils de la génomique. L'évaluation génomique, qui utilise désormais la technologie des puces ADN, a pour principe de permettre la prédiction du potentiel génétique d'un animal dès la naissance grâce à lecture de son ADN, après une biopsie d’oreille.
Stéphanie Minery, responsable de projets au département génétique de l’Institut de l’élevage, explique :

  Grâce au génotypage, l’éleveur peut accéder très tôt à une information précise sur la valeur génétique de sa génisse pour la santé de la mamelle. Cela facilite ses choix pour son renouvellement et la gestion des accouplements. Depuis 2012, les taureaux proposés aux éleveurs sont améliorateurs en santé de la mamelle. Dans la plupart des races, on constate une évolution génétique positive de la santé de la mamelle des femelles.

 
Le projet Osiris a permis de chiffrer l’impact économique de la sélection génétique. Pour un système intensif du nord de la France, en race prim’holstein (9 000l  de lait/an/vache), un gain d’un point d’index cellules améliore le revenu de 55 euros/vache/an. Un gain d’un point d’index mammites cliniques se traduit par un bénéfice de 10 euros/vache/an.
 

De bonnes pratiques d’élevage à appliquer au quotidien

La génétique est l’un des moyens pour maîtriser les cellules et les mammites cliniques et fonctionne dans tous les élevages, mais elle est d’autant plus pertinente dans les élevages « à problèmes ».

C’est lorsque les conditions d’élevage deviennent moins favorables que l’importance d’avoir un bon niveau génétique prend tout son sens. Dans des conditions d’élevage dégradées (hygiène du logement non maitrisé, problème de réglage de la machine à traire…), les écarts de niveaux cellulaires sont encore plus importants entre les filles des taureaux « bons » en cellules et les filles des taureaux « mauvais » en cellules : 16 points d’écart (13% de contrôles laitiers dépassant 300000 cellules contre 29%), contre 4 points (3% contre 7%) dans les élevages où les conditions du milieu sont maitrisées. 

 
Pour Stéphanie Minery, un bon niveau génétique ne suffit pas à garantir à lui seul un niveau bas de cellules dans le troupeau. De bonnes pratiques d’élevage alliées à une bonne génétique permettent en revanche de maitriser le niveau cellulaire et les mammites cliniques. Et un troupeau avec un bon niveau génétique en cellules sera toujours mieux armé face aux infections mammaires qu’un troupeau qui n’a pas misé sur ces critères dans la gestion de sa génétique.
 
Il ne faut pas oublier que la génétique a des effets à moyen et long terme. Quatre années sont à prévoir entre le plan d’accouplement et l’entrée de la vache dans le troupeau laitier.

Le travail de sélection est donc à réfléchir dans la durée.  Il faut se définir un objectif génétique qui vise à diminuer le taux de cellules et de mammites cliniques de son troupeau et garder le cap au moins cinq ans pour voir les résultats. 

 
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