La régulation, message commun des manifestants

Les manifestants ont bloqué l'accès à certains parkings du Space et ont mené des opérations escargot en tracteurs autour de Rennes. Photos N. Tiers/Pixel image
Environ 300 manifestants et plusieurs dizaines de tracteurs ont perturbé la circulation aux abords du Space ce matin, jour de l'ouverture du Salon. Les manifestants représentaient les organisations syndicales Coordination rurale, Confédération paysanne et APLI.

Bien que défendant des positions différentes, ces organisations portaient un message commun : celui de la régulation des productions, notamment le lait, afin d'éviter toute surproduction, responsable selon eux de la baisse des prix et de la crise actuelle.

Bernard Lannes, président de la Coordination rurale :

Nous ne sommes pas là pour casser le Space, bien que ce Salon soit basé sur le modèle breton et la course à la productivité. Le Space, c'est aussi un lieu de communication où nous avons souhaité rappeler les idées que nous défendons. Nous sommes pour une agriculture variée, mais avec de la régulation.

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne :

Le Space est le symbole de l'industrialisation de l'agriculture, de la fuite en avant d'un système périmé. Oui on y trouve des choses utiles, et on ne juge pas les visiteurs : ils sont là pour prendre des idées.

Un sursaut, une révolte !

Malgré la position ferme de la Commission européenne suite à la mobilisation agricole du 7 septembre à Bruxelles, les deux syndicats veulent croire qu'il est encore possible de faire machine arrière sur la régulation des volumes de production. Laurent Pinatel :

Comme l'EMB, nous prônons une maîtrise dynamique de la production : quand les prix sont hauts, on peut produire plus. Quand ils sont bas, c'est le signal pour réduire la production. Il n'y a pas d'autre solution, le stockage coûte trop cher. C'est aussi ce que pense François Hollande que nous avons rencontré hier à Vesoul. Il connaît bien le dossier, il souhaite faire remonter le prix d'intervention en s'alliant à d'autres pays, mais ce n'est pas sûr qu'il défendra l'idée de régulation de la production.

Bernard Lannes est plus direct :

Non je ne suis pas pessimiste quant à la possibilité de revenir à une régulation de la production. Je crois à un sursaut, à une révolte ! Les coopératives ont aussi une lourde responsabilité dans cette affaire en tirant les prix vers le bas. Nous devons aller chercher notre dû : les coops sont un bon outil quand elles sont réellement entre nos mains.

L'absence du ministre : un mauvais message

Comme convenu lors des négociations avec les organisateurs du Space, les représentants syndicaux sont allés à la rencontre de Marcel Denieul, président du Space et secrétaire général adjoint de la FDSEA 35 et de la FNPL, juste avant midi, afin que celui-ci appelle à une minute de silence pour rappeler la vive inquiétude des éleveurs, et le caractère vital du maintien de l'élevage dans les territoires. Une minute de silence à la demande de "l'ensemble des organisations syndicales", FNSEA et JA inclus.

Je connais la situation économique, je comprends que des éleveurs souhaitent manifester. Les exposants du Space aussi, qui m'ont indiqué ne pas être choqués par cette minute de silence. Mais il ne faut pas que les rivalités syndicales masquent le vrai problème de l'élevage. Quant à l'absence du ministre, nous attendons des nouvelles, mais c'est un mauvais message pour les éleveurs.


Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, regrette elle aussi la position anti-FNSEA des manifestants :

Nous n'avons pas voulu la disparition des quotas. Mais pour nous, la sortie de crise est dans la régulation professionnelle et interprofessionnelle. Nous croyons davantage à cela qu'au retour d'une régulation par les autorités européennes. Ce que nous demandons à Bruxelles, c'est la hausse du prix d'intervention de 220 à 260 euros/1000 litres pour compenser l'embargo russe. Nous demandons aussi que soit revue la question des outils de régulation, OP et contrats, pour une meilleure efficacité. Et qu'une gestion interprofessionnelle soit possible sans être qualifiée d'entente.

Également présidente de Vivéa, Christiane Lambert souligne que les agriculteurs doivent désormais apprendre à gérer la volatilité (par la formation notamment) et à mettre en place leur propre caisse de péréquation lors des bonnes années, l'année 2014 par exemple pour les producteurs de lait.

Voir aussi :
"Les agriculteurs n'ont pas besoin d'aides"
Elevage : un plan de soutien classique, et après ?
RDV au Space du 15 au 18 septembre




 

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