Lait : les pays en développement tirent le marché

D’ici 2026, la production mondiale de lait devrait augmenter de 22 %, l’essentiel de cette hausse provenant des pays en développement, en particulier du Pakistan et de l’Inde. Photo : Eva

L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont publié le 10 juillet les « Perspectives agricoles 2017-2026 ». D’après ce rapport conjoint des deux organisations, la production mondiale de lait devrait augmenter de 178 Mt (+22 %) à l’horizon 2026 par rapport à la période de référence 2014-16. L’essentiel de la hausse de la production (77 %) devrait être réalisé par les pays en développement, le Pakistan et l’Inde en particulier, qui devraient représenter 29 % de la production totale de lait d’ici à 2026, contre 24 % durant la période de référence. L’Inde ravit à l’Union européenne la place de premier producteur mondial. Dans les pays en développement, la production de lait devrait croître de 2.7 % par an et la production supplémentaire devrait être en grande partie consommée localement sous forme de produits laitiers frais.

La part des pays développés dans la production mondiale diminuera au fil du temps, passant de 49 % en 2016 à 44 % en 2026. Dans l’Union européenne, tout comme aux États-Unis, le rythme de croissance annuel sera plus modeste qu’au cours des dix années précédentes, puisque l’un et l’autre ne réaliseront, respectivement, plus que 18 % et 11 % de la hausse, contre 20 % et 12 % auparavant. Ils resteront toutefois des acteurs incontournables à l’exportation pour les produits laitiers transformés.

Selon les projections, la consommation de produits laitiers frais et transformés s’apprête également à croître, de 2,1% et 1,7% par an respectivement ces dix prochaines années.
Sous l’effet de l’accroissement des revenus et de la population, mais aussi de l’uniformisation des habitudes alimentaires dans le monde, ce sont surtout les pays en développement qui devraient consommer davantage de produits laitiers : la consommation par habitant devrait passer de 10,9 kg à 13,2 kg. On constate toutefois d’importantes disparités régionales entre pays en développement, où les produits laitiers frais resteront, de loin, les plus consommés.
Dans les pays développés, où l’on préfère les produits transformés, la consommation par habitant devrait aussi augmenter, passant de 20,2 kg (extrait sec du lait) en 2014-16 à 21,4 kg en 2026.

 

Vers une majoration des prix des produits laitiers

Partant d’un niveau relativement bas en 2016, la hausse de la demande devrait permettre une majoration des prix des produits laitiers à moyen terme. En 2026, les prix du fromage, actuellement inférieurs aux prix du beurre, dépasseront ces derniers et seront plus élevés de 38 % que pendant la période de référence.

Ces dix prochaines années, le prix du beurre va diminuer en valeur réelle. À brève échéance, les cours du beurre resteront orientés à la hausse par rapport à d’autres produits laitiers. Par conséquent, l’augmentation des prix restera limitée en valeur nominale à moyen terme pour le beurre, par rapport à d’autres produits laitiers.

Les prix du lait en poudre augmenteront à une allure modérée à court terme, en raison de la lente reprise de la demande de ce produit en Chine. Les prix du lait écrémé et du lait entier en poudre ne devraient pas renouer avec les niveaux record atteints en 2013-2014, mais ils s’accroîtront de 76 % et 60 % respectivement entre la période de référence et 2026, ce qui correspond à des hausses modestes en termes réels.

Dans leur rapport, l’OCDE et la FAO indiquent que la dépréciation prévue, à moyen terme, des monnaies de l’Argentine et du Brésil par rapport au dollar des États-Unis favorisera la hausse des exportations de ces pays, dès lors plus compétitives. Entre la période de référence et 2026, la part des exportations de produits laitiers de l’Union européenne passera de 24 % à 28 %.

S’agissant des importations, la monnaie de la plupart des grands pays importateurs (à savoir les Philippines, l’Égypte, l’Iran et l’Indonésie) devrait également connaître une dépréciation, ce qui fera diminuer leur demande d’importations. Au Japon, le vieillissement de la population restreint la demande d’importations, tandis qu’au Canada, la réaction est limitée par les mesures de soutien à la filière laitière. L’Inde, premier producteur mondial de lait, possède un marché intérieur important et en expansion. « Ce pays ne devrait donc pas devenir un acteur influent sur le marché international », soulignent les deux organisations.

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