L’autonomie alimentaire est payante

Selon l’étude Optialibio, les exploitations les plus autonomes en alimentation sont les plus à même de résister aux changements climatiques. Photo : N.Chemineau/Pixel Image

 

Selon le programme Optialibio piloté par l’Institut de l’élevage, les élevages laitiers bio ont intérêt à gagner en autonomie alimentaire notamment pour faire face aux changements climatiques.

 
Le programme Optialibio piloté par l’Institut de l’élevage vise à optimiser l’autonomie et renforcer la résistance des élevages bovins en agriculture biologique face aux aléas climatiques. Contrairement à une idée répandue, la conduite sanitaire n’est pas le point le plus délicat de la conversion. En revanche, celle-ci implique un ajustement très précis des surfaces cultivables (fourrages et cultures) pour l’acquisition d’un nouvel équilibre alimentaire à partir d’une conduite plus agronomique du système. Or, les pics de production d’herbe simulés pour les années 2050 se déplacerait plus tôt dans le temps, en avril au lieu de mai avec une fréquence accrue des sécheresses entre juillet et septembre. Ces évolutions seront donc à prendre en compte à l’avenir. L’éleveur devra donc produire mieux avec moins d’eau, moins d’intrants et moins d’énergie. En clair, il doit viser l’autonomie alimentaire. 

Trois types de cas étudiés

On entend par autonomie alimentaire la proportion de nourriture destinée aux animaux produite sur l’exploitation. Elle a été observée dans trois cas de figure différents : autonomie alimentaire massique totale, autonomie en fourrages conservés ou autonomie en concentrés.

"Chez les éleveurs bovins lait qui optent pour l’autonomie alimentaire massique, relève Loïc Madeline, l’économie est l’une des principales raisons de ce choix. La traçabilité vient ensuite." L’autonomie est très élevée dans le Grand Ouest, à plus de 93 % des élevages bovins bio. En fourrage concentré, elle est de 96 % et de 64 % pour les concentrés. 

Les prairies permanentes, un atout indéniable

Sur treize années climatiques, le premier facteur qui pénalise les élevages en termes d’autonomie reste les concentrés. Viennent ensuite à part égale les intercultures et les surfaces labourables, les prairies permanentes et l’humidité nette et le maïs/surface fourragère principale. La diversité des assolements favorise en revanche l’autonomie en assurant une bonne répartition des risques. L’humidité printanière et la précocité de mise à l’herbe sont aussi déterminantes.

"Les prairies permanentes sont un gros atout pour les élevages en bio, souligne Loïs Madeline de l’Institut de l’élevage. En sol profond, elles résistent mieux aux périodes estivales car elles sont déjà bien implantées ce qui peut ne pas être le cas des prairies temporaires. En effet ces dernières peuvent subir des conditions climatiques limitantes pour l’implantation, la croissance et le développement de l’herbe."

Meilleure revenu pour les autonomes

Selon l’étude Optialibio qui couvre la période de 2000 à 2013, le revenu disponible par unité de main-d’œuvre est élevé et toujours meilleur dans les cas d’autonomie alimentaire massique totale. Ainsi, pour ceux dont l’autonomie dépasse les 97 %, l’excédent brut d’exploitation atteint plus de 43 % du produit brut (EBE/PB) contre 35 % pour ceux qui présentent une autonomie inférieure à 86 %. Le revenu courant par unité de main-d’œuvre atteint plus de 23 000 euros pour les plus autonomes contre 18 600 euros pour les moins autonomes.

Lait

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15