Le broutard idéal selon les Italiens

Au-delà du produit, le broutard, les engraisseurs italiens veulent aussi des services. Photo: Feder
 

Nous souhaitons parfaire notre partenariat avec nos clients à l’exportation.

C’est ce qu’a assuré Michel Millot, directeur de Feder, lors de l’assemblée générale de Socaviac-Feder qui s’est tenue à Villefranche d’Allier en juin dernier.

L’union Feder, créée en 2012, compte 4 500 éleveurs implantés dans 21 départements allant du Massif central au nord de la Champagne-Ardenne. Ses coopératives ont commercialisé près de 190 000 bovins en 2012, dont 35% de bovins maigres destinés à l’export (flux assurés par Limousin Charolais Acor).

Si l’union cherche à développer l’engraissement en France, elle n’en néglige pas moins son partenaire principal à l’exportation. Ainsi, pour Bertrand Laboisse, président de Socaviac-Feder, il est particulièrement important d’envisager l’avenir du groupe en lien avec les attentes de ses clients italiens:

Nous travaillons avec l’Italie depuis plus de 40 ans. C’est un marché auquel nous sommes très attachés, et où nous exportons neuf animaux sur dix.

Spécialisée dans l’engraissement de bovins, la coopérative italienne Azove a produit 50 000 jeunes bovins en 2012, chez près de 150 adhérents.
65% des animaux engraissés étaient de race charolaise (55% mâles, 10% femelles), et 13% de race limousine. La coopérative exploite également les croisements charolais x salers (10%). Les poids d’achat des mâles croisés ou charolais varient autour de 400 kg, ceux des femelles autour de 300 kg.

Daniele Bonfante, directeur d’Azove, accompagné du président de la coopérative, Fabio Scomparin, a pu exprimer les attentes des engraisseurs italiens envers le groupe français et décrire les principaux traits du broutard "idéal":

Nous sommes engagés dans un parcours de qualité, selon lequel les animaux doivent passer au moins sept mois dans les exploitations italiennes. Les éleveurs bénéficient alors d’une prime à l’abattage de 45 €/tête. C’est la pratique réalisée par plus de 90% de nos adhérents. Les broutards que nous achetons doivent donc être âgés de 12 à 14 mois au maximum, sinon, le risque est de produire des carcasses trop lourdes et invendables. En effet, la demande italienne porte sur une viande rose claire et tendre. Aujourd’hui, les jeunes bovins sont abattus vers 20-22 mois, mais nous avons déjà des demandes pour des animaux de 18 mois. Nous recherchons des animaux maigres. Cela pose parfois problème en France: malgré une offre de qualité, bien conformée, les bovins sont souvent gras, parce que trop soignés. Cela réduit alors nos performances en engraissement.

Il a également insisté sur la continuité de l’approvisionnement:

Nous devons fournir à notre clientèle un approvisionnement régulier, avec des produits de même qualité tout au long de l’année. Nous demandons donc un approvisionnement régulier de la part de nos fournisseurs français.

Enfin, la coopérative italienne souhaite aller au-delà des échanges de données de prix et de conformation lors de la vente des animaux français aux engraisseurs italiens:

Pour nous, la filière démarre dès la naissance de l’animal. Mais les deux phases ‑ France/Italie ‑ sont encore déconnectées aujourd’hui. Nous souhaitons qu’il y ait plus d’échanges d’informations avec nos partenaires français, qu’elles soient d’ordre sanitaire, ou sur l’alimentation des animaux par exemple. Au-delà du produit ‑ le broutard ‑, nous voulons aussi des services.


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