Le lien social est primordial

Lors du forum "des systèmes autonomes agricoles et ouverts aux mutations" co-organisé par le Civam, Claude Marchais (au centre) a témoigné sur la façon dont il a réussi à se sortir du surendettement. Photo : DR
Au cours d’un forum organisé notamment part le réseau Civam à Angers le 12 décembre dernier, Claude Marchais a témoigné des difficultés rencontrées avec ses quatre associés dans le Gaec du Bois du lait et comment il s’en est sorti.

Deux associés étaient déjà partis en 2006. Nous avons fait face  à un surendettement important en 2010 de 900 000 euros. Nous n’arrivions pas à en parler. C’est grâce au conseiller de gestion que la parole s’est libérée et nous a permis de rebondir. Nous avons été en contact avec Solidarité paysan et un groupe de quelques éleveurs dans la même situation. C’est en comparant nos résultats comptables avec ceux d’un agriculteur en bonne situation financière que nous avons changé de stratégie et nous en sommes très satisfaits aujourd’hui.

Avant la crise laitière, Claude Marchais et ses associés visaient une production intensive.

Nous étions fières de produire 10 000 litres de lait par vache. Cependant, nous étions trop dépendant des achats extérieurs. Et notre valeur ajoutée était trop faible. Nous avons remis les vaches au pâturage pour diminuer les achats de concentrés. Pour rendre cet objectif possible, nous avons demandé à notre voisin d’échanger des terres afin que notre parcellaire soit d’un seul tenant. Il a accepté. Aujourd’hui, le Gaec, 150 vaches laitières, a redressé la barre même avec 7 000 litres de lait par vache.

En 2011, la marge brute lait était de 198 000 euros. En 2014, en pleine conversion de stratégie, elle est passée à près de 232 000 euros. La marge brute totale (lait+ cultures) a progressé de près de 234 000 euros en 2011 à 235 000 euros en 2014. Les gains de ressources ont ainsi augmenté de près 28 500 euros. 
 

Le projet RaDits pour les agriculteurs en détresse

Face à la crise laitière de 2008/2009 et la recrudescence d’appel d’exploitants en difficulté, Solidarité paysan s’est associé avec le Civam 72 pour mettre en place une formation « herbe » afin de promouvoir le pâturage, l’association de graminées légumineuses de longue durée et un système qui laisse place à d’autres fourrages annuels ou culture autoconsommées ou vendues. En 2014, naît le projet RaDits  (Recours pour les agriculteurs en difficulté par la transmission solidaire) à la suite d’un appel à projet Casdar. C’est ainsi qu’un deuxième groupe d’agriculteurs en difficulté se créent. En 2015, il est labellisé GIEE. 
 

Le surendettement, cause majeure des difficultés

Une étude en cours (2015/2019) de Solidarité paysan chez les agriculteurs en souffrance se base sur le témoignage de 27 exploitants en difficulté. Il en ressort sans surprise que la première cause de souffrance reste le surendettement puis les conflits (surtout avec le père) et l’accumulation de problèmes multiples. L’origine de ces tentatives résulte d’un non choix dans l’engagement dans le métier avec la notion de transmission du patrimoine, un surendettement et des conditions de travail difficile. Selon Véronique Louazel chargée d’études en santé de Solidarité paysan qui a réalisé l’étude, l’entrée dans le système de soin n’est pas évidente et demande du temps. Prendre une décision est une étape importante. Et le lien social est une ressource clé. Ce qui est mis en évidence par le témoignage de Claude Marchais.
 

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