Le revenu en élevage laitier décroche de 15 000 €

La forte baisse du prix du lait à la production entraîne une forte chute du revenu des éleveurs en 2015, d’autant que dans certaines régions la canicule et la sécheresse ont affecté la production par vache. Photo : A. Cotens/ Pixel image
Le revenu des exploitations bovins laitiers s’inscrit en forte chute en 2015, selon une étude du département économie de l’Institut de l’élevage. Ce dernier a estimé le RCAI (revenu courant avant impôt et cotisations sociales) sur un groupe d’exploitations laitières spécialisées de plaine et un autre de montagne.

Dans ces deux groupes, le revenu moyen décroche de plus de 15 000 euros par UMO (unité de main-d'œuvre) familiale et se rapproche du bas niveau enregistré lors de la crise de 2009. La moyenne estimée pour les 98 exploitations de plaine serait de
23 900 euros de RCAI par UMO, et de 16 000 euros pour les 43 exploitations de montagne.

Le prix du lait en cause

La forte baisse du prix du lait est le premier facteur d’explication de la chute des revenus. L’Institut de l’élevage prévoit un prix du lait standard en retrait d’environ 50 €/1000l par rapport à 2014. Il explique :

Situé à 306 euros/1000l en moyenne au premier trimestre, le prix du lait de base s’est apprécié durant l’été 2015 grâce aux indices positifs de saisonnalité pour atteindre 325 €/1000l au 3e trimestre. Pour la fin de l’année, le prix du lait payé aux éleveurs dépendra pour une bonne part de la valorisation des produits de grande consommation, ainsi que de l’évolution des marchés des ingrédients laitiers. Toutes valorisations confondues, cela pourrait donner un prix moyen du lait aux alentours de 310 €/1000l au 4e trimestre, soit 30 € de moins qu’en 2014 à pareille époque. Au final, nous prévoyons un prix du lait standard à 312 €/1000l sur l’année 2015, soit 14% de moins qu’en 2014.

Pour l’Institut de l’élevage, les éleveurs très endettés sont les premiers fragilisés par le renversement de conjoncture. La plupart ont investi récemment misant sur l’arrêt des quotas et la progression de la demande mondiale.

Rendements catastrophiques

À la baisse du prix du lait s’ajoute, dans certaines régions, les effets de la canicule et de la sécheresse. Celles-ci ont affecté la production de lait par vache et entraîné un sévère déficit fourrager, obligeant les éleveurs à se tourner vers les aliments achetés « restés plutôt chers ».

Sur la partie Est du Massif central, le manque de pluie et les fortes canicules ont contraint certains éleveurs à ensiler les maïs dès le mois de juillet en zone basse, tandis que les prairies d’altitude se transformaient en paillasson. Dans cette zone, le déficit fourrager devrait se situer entre 0,5 et 1,5 tonne de matière sèche de fourrage par UGB.

Dans les exploitations de l’est de la France, les rendements en maïs ensilage et en herbe sont jugés catastrophiques et le déficit fourrager est à compenser par des achats d’aliments estimés à 150 €/UGB. Cette dépense supplémentaire représente plus de 15 000 € dans une exploitation moyenne.

L’institut conclut :

Après une année 2014 favorable, l’année 2015 s’annonce donc particulièrement difficile pour la plupart des éleveurs laitiers. L’évolution moyenne masque de fortes disparités. Le quart des éleveurs dégagera un revenu avant impôt et cotisations sociales inférieur à 10 000 euros. 

 
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