Les boiteries bientôt identifiées automatiquement

Les données de mouvement couplées au données zootechniques permettront prochainement la détection automatique des boiteries. DR

Comme indiqué sur le site de l’Inra, les boiteries sont extrêmement fréquentes chez les bovins. Elles constituent par leur occurrence et leur importance économique la troisième maladie en élevage bovin après les problèmes de reproduction et les mammites.

D’origines très diverses, les boiteries impactent directement la capacité des animaux à se déplacer et indirectement leur performances zootechniques. Elles peuvent induire une diminution de la production laitière, une baisse de la consommation d’aliments ainsi qu’une réduction de la fertilité. De plus, détecter ces boiteries demande souvent beaucoup de temps d’observation tout en assurant une fiabilité du diagnostic qui laisse à désirer pour les stades précoces de la maladie.

Avec leur implication dans le projet Dairy ICT, les chercheurs de l’unité MoSAR – Modélisation systémique appliquée aux ruminants – de l’Inra participent à l’automatisation future de la détection des boiteries.
 

40 minutes de plus par jour couchées

En collaboration avec des équipes de chercheurs irlandais et écossais, l’équipe de l’unité MoSAR a travaillé tout particulièrement à l’identification des boiteries grâce à la mesure de l’activité des animaux. Pierre Emmanuel Robert, biostatisticien au sein de l’UMR MoSAR, explique l’objectif de ce projet de trois ans :

Nous avons travaillé avec des élevages hors-sol dont les animaux étaient équipés d’accéléromètre fixés à l’une de leurs pattes arrières. L’analyse des données issues des capteurs a permis de mettre en évidence un lien entre l’activité des animaux et les boiteries.

L’Inra a d’ailleurs écrit :

Par analyse statistique des données collectées, les chercheurs ont mis en évidence que les accéléromètres permettaient d’une part, d’enregistrer de façon fiable les mouvements des animaux et d’autre part, de déceler les différences de comportement entre les animaux plus ou moins atteints par les boiteries. Les mesures de l’accélération totale pendant la marche et la durée de marche semblent être les paramètres les plus significatifs pour détecter les signes précoces des boiteries tandis qu’une agitation plus importante des animaux lorsqu'ils se tiennent debout à l'arrêt (piétinements, frottements contre les barrières) permettrait de diagnostiquer les états de boiteries avancés.

Pour n’évoquer que quelques chiffres, les chercheurs ont ainsi noté que les vaches atteintes du stade le plus grave des boiteries passent 40 minutes de plus par jour couchées et marchent 6 minutes de moins que les vaches sans le moindre symptôme.

Un outil disponible d'ici 2 à 3 ans

Ces résultats obtenus uniquement par l’enregistrement du mouvement des animaux restent prometteurs. Cependant, ce paramètre semble trop limité pour permettre à lui seul la détection précoce des boiteries selon Pierre-Emmanuel Robert :

En mesurant et en analysant conjointement plusieurs paramètres liés aux animaux en plus de leur mouvement, nous serons en mesure de détecter plus précocement l’apparition de boiterie.

Le biostatisticien pense notamment aux données de traite, d’alimentation et de l’état corporel qui pourraient compléter le mouvement des animaux et ainsi rentre quasiment irréfutable le diagnostic :

L’ensemble des données existe séparément à ce jour, mais il manque un outil capable de les traiter simultanément. Nous en espérons un fiable d’ici deux à trois ans.

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