Les cotations de la viande remontent en Europe

Les cotations de la viande remontent en Europe CP : Pixel6TM
Dans son dernier webinaire, l’Idele a montré que les marchés français de la viande bovine reprenaient des couleurs. Si nos voisins ont également été touchés par la crise du Covid-19, ces derniers s’en sortent avec plus ou moins de difficultés. Globalement, la tendance semble s’améliorer. 
 
Partons tout d’abord en Italie, où le pays fait actuellement face à une baisse saisonnière du prix des jeunes bovins (JB). À Modène, le jeune bovin charolais 700-750 kg est passé de 2,75 €/ kg vif en début d’année à 2,48 €/kg vif actuellement. Cette baisse s’explique, tout d’abord, par des problèmes de valorisation des déhanchés, des peaux et des abats. Par ailleurs, la viande italienne doit désormais faire face à la concurrence française, irlandaise et polonaise. 

« Depuis début avril, nous observons un nombre de jeunes bovins en atelier d’engraissement  plus important que les mois précédents. En mai 2020, il y avait 13 000 têtes de plus qu'à la même époque l'an dernier, explique Philippe Chotteau, chef du département économie à l’Institut de l’élevage. Cette rétention en centre d’engraissement montre que le marché est moins fluide que les mois précédents. »

 

Un report incomplet de la RHD en Espagne

Un peu plus à l’ouest, en Espagne, les prix des jeunes bovins ont eux aussi subi une forte baisse, conséquence d’un report incomplet de la restauration hors domicile (RHD) qui est une habitude très dominante en Espagne. 
Même si les prix évoluent timidement, ils restent en dessous de l’année passée : - 7 % pour le JB R3 et - 8 % pour le bovin de 8-12 mois R3. 
Malgré tout, le pays maintient ses exports de bovins finis vers le bassin méditerranéen ainsi que l’export de carcasses vers l’Algérie. 
 

En Allemagne, les prix remontent

Plus au nord, en Allemagne, le secteur a été bien plus affecté qu’en France ou en Italie suite à des cas de Covid-19 dans des abattoirs et à la fermeture des restaurants.
Par conséquent, la cotation du JB R avait très fortement chuté. Actuellement, les prix remontent pour s’établir à 3,48 €/kg, soit +18 cts en un mois. La cotation de la vache a également repris 28 cts en un mois pour s’établir en semaine 23 à 2,61 €/kg. La demande des abattoirs en bovin est désormais plus ferme, mais les abattages de vaches restent encore en retrait. 
 

La Pologne reprend ses exportations

La Pologne a sans doute été le pays le plus touché puisqu’elle exporte, en temps normal, 85 % de sa production principalement vers la RHD européenne. 

« La cotation du JB O s’était effondrée pour arriver très près des 2,30 €/kgéc, rappelle Philippe Chotteau. Aujourd’hui, les prix arrivent à 2,75 €/kgéc grâce à la faible reprise des exportations. »

La vache O, quant à elle, reste 8 % en dessous de 2019, à 2,38 €/kg. 
 

Un impact moindre au Royaume-Uni

Outre-Manche, le Royaume-Uni a aussi enregistré une décote de la vache O, mais, à l’inverse de ses pays voisins, il s’est vite relevé. Les abattages se maintiennent et la consommation reste extrêmement dynamique, favorisée par la réouverture de la RHD.
Les achats de burgers et de grillades de bœuf sont à nouveau en croissance, avec une hausse de 72 % des volumes par rapport à 2019 sur ces dernières semaines. 
De plus, avec les débats sur le Brexit, les importations ont diminué (de 11 %), notamment celles en provenance d’Irlande. En revanche, les exportations ont augmenté de 8 %, permettant au pays de trouver un équilibre.
 

Des prix bien inférieurs à 2019 en Irlande

Chez son voisin irlandais, les évènements n’ont pas été vécus de la même façon. La cotation de la vache O, qui avait subi une baisse, commence seulement à rebondir grâce à la réouverture des fast-foods. Les cotations ont progressé de 24 cts en un mois et arrivent à 2,80 €/kgéc. Néanmoins, les abattages restent très en retrait pour tous les types d’animaux, avec -11 % pour les vaches par rapport à 2019.  
Le bœuf R, quant à lui, reste en baisse de 7 % par rapport à l’année passée, mais a repris 19 cts et s’établit à 3,62 €/kgéc. Un prix faible dû aux problèmes d’exportation sur le marché britannique. 

« D’après les statistiques douanières du premier trimestre, nous pouvons observer que même avant la crise du Covid-19, la chute des exportations vers le Royaume-Uni était de pratiquement 20 %. D’autres destinations avaient également subi cette baisse, comme la France (-17 %), l’Italie (-18 %) ou les Pays-Bas (-15 %), » chiffre Philippe Chotteau.

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