Dans le monde, un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies.
« L’érosion de la biodiversité n’est pas une fatalité, a assuré Bernard Chevassus-au-Louis, président de l’association Humanité et biodiversité, prenant exemple sur le lac Léman. La teneur en phosphore a commencé à augmenter dans les années 1960, faisant disparaître les ombres chevaliers. Les agriculteurs ont fait évoluer leurs pratiques, les lessives à base de polyphosphates ont été interdites et la situation s’est améliorée. C’est possible mais il faut des politiques et des moyens. Il faut aussi accepter que ça prenne du temps, il est plus facile de dégrader un milieu que de le restaurer. »
Évaluer sa contribution à la biodiversité grâce à l’outil Biotex
Les différentes interventions ont permis de montrer que la biodiversité est une ressource vitale à l’activité laitière et que les éleveurs laitiers agissent, à leur niveau, pour préserver la biodiversité de leur territoire.« La biodiversité est une notion qui peut paraître nouvelle mais c’est le cœur de notre métier. Il faut un sol en bonne santé pour avoir de l’herbe de bonne qualité, et une herbe qualité c’est des vaches en bonne santé et donc un lait de qualité. On ne fait pas n’importe quoi parce que derrière il y a un enjeu nourricier », confie Christine Vazeille, éleveuse laitière en Haute-Loire.
« Biotex a été testé dans un premier temps sur 180 exploitations de Franche-Comté, situées en zone AOP. Aujourd’hui 350 diagnostics ont été réalisés en France. L’objectif est désormais de diffuser l’outil plus largement en France et aussi de le faire connaître en Europe », précise Vincent Manneville, référent biodiversité à l’Institut de l’élevage.
Biodiversité à l’échelle du sol
Le colloque a aussi été l’occasion de mettre en avant la biodiversité des sols. Réservoir de vies, les sols abritent plus de 25% des espèces actuellement décrites.« La biodiversité des sols permet de réguler les ravageurs et parasites, d’entretenir la structure du sol, de décomposer la matière organique et de recycler les nutriments », explique Caroline Petitjean, maître de conférences en sciences des sols à AgroParisTech.