Les enjeux environnementaux mobilisent l’Europe laitière

« Être efficient et avoir des animaux efficients sont l'une des clés de réduction des émissions de GES », souligne Sylvain Foray, chef de projet à l'Institut de l'élevage. CP : Pixel6TM
La septième conférence Grand Angle lait s’est transformée en une série de webinaires. Le premier, diffusé le 19 juin dernier, était consacré aux enjeux environnementaux dans les bassins laitiers européens.

« L’Europe a l’ambition d’être le premier continent ''climatiquement neutre'' en 2050 et un continent zéro pollution », introduit Sylvain Foray, chef de projet à l’Institut de l’élevage.

L’Europe agricole n’a pas attendu le Green Deal, ou pacte vert, pour réduire son impact environnemental. En effet, les émissions de gaz à effet de serre reculent depuis 1990, tous secteurs confondus.

« La part de l’agriculture dans les GES a reculé de 19 %. La baisse des émissions de GES s’est faite avec un maintien des niveaux de production (lait, viande), notamment en France, ou avec une amélioration de l’efficience des systèmes d’élevage. Nous avons réduit les émissions de GES, mais il y a encore du chemin à faire », interpelle Sylvain Foray.

L’Union européenne a fixé un objectif de réduction des GES, en 2030, de 30% pour l’agriculture. En France, la stratégie nationale bas-carbone prévoit, par rapport à 2015, une réduction de l’empreinte carbone de l’agriculture de 18% à l’horizon 2030 (et de 46% en 2050). Concernant spécifiquement la filière laitière, elle devra réduire son empreinte carbone de 20% à l’horizon 2025.

Des objectifs de réduction des émissions d’ammoniac

Les émissions d’ammoniac et la qualité de l’air sont aujourd'hui au cœur de l'actualité.

« Au sein de l'Union européenne, 94 % des émissions d’ammoniac sont d’origine agricole (98 % en France) », indique le chef de projet.

Si, en Europe, les émissions d’ammoniac par le secteur agricole ont diminué de 24 % entre 1990 et le début des années 2010, une nouvelle augmentation de 2,5 % entre 2014 et 2017 est à noter.

« En France, les émissions d’ammoniac ont diminué de 2 % entre 1990 et 2013 et ont augmenté entre 2013 et 2017. Il y a eu une légère baisse en 2018, pour atteindre le niveau inventorié le plus bas depuis 1980 (594 kt). Le niveau pré-estimé en 2019 est de 592 kt, au-dessus de l’objectif 2020 de 582 kt (-4% par rapport à 2005 », explique Sylvain Foray.

La directive européenne NEC (National Emission Cellings, ou plafonds nationaux d’émission) a fixé un objectif de réduction de 19% du plafond des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005. Le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques est la transposition, en France, de la directive européenne.

Les enjeux environnementaux, une source de démarcation demain

« L’environnement est un facteur plus ou moins limitant en fonction des pays. La France s’en sort plutôt bien, avec une stratégie claire sur le carbone portée par l’interprofession laitière et des résultats visibles. Les efforts doivent se poursuivre sur la qualité de l’air. Les sujets environnementaux pourraient être ou seront demain une source de démarcation et/ou d’accès au marché », estime Sylvain Foray.


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