Les États-Unis et le Canada durement touchés par le Covid-19

Au plus fort de la crise, l’abattage des bovins a baissé de 38 %. CP : DR
La filière viande bovine a été fortement touchée par la pandémie de Covid-19. L’Institut de l’élevage a ainsi interrogé Sylvain Maestracci, conseiller aux affaires agricoles du ministère de l’Agriculture aux États-Unis.

La filière viande bovine de l’Amérique du Nord, des États-Unis et du Canada a sans doute subi la pandémie de coronavirus encore plus fortement qu’en Europe. Les instances publiques américaines l'ont donc soutenu activement. Dans le cadre du plan Covid-19 de 19 milliards de dollars (près de 17 milliards d’euros), la part dédiée à la filière bovine représente 26 % (4, 5 milliards d’euros). Comme en Europe, en mars, la filière rencontre des difficultés pour écouler la viande en raison de la fermeture des restaurants. En avril, le Covid-19 a touché plusieurs abattoirs et ateliers de découpe, entraînant la fermeture d’une vingtaine de sites.

p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px 'Minion Pro'} « Fin avril, au plus fort de la crise, l’abattage des bovins a baissé de 38 % », constate Sylvain Maestracci, conseiller aux affaires agricoles du ministère de l’Agriculture aux États-Unis.  

Le président Trump a réagi rapidement et a déclaré les viandes « biens critiques et stratégiques ». Le département de l’Agriculture doit donc coordonner les efforts pour maintenir l’activité. Les prix du vif ont chuté sur le marché spot, et le stockage de viande congelé a augmenté. Les prix de la viande deviennent volatils. Le retour à la normale s’est effectué mi-juin, mais il est certain que la crise aura un impact sur la filière en 2020, notamment en raison des aménagements nécessaires pour protéger les salariées des abattoirs.
 

Une filière très concentrée

Les États-Unis se caractérisent par une filière très concentrée et organisée, ce qui l’a sans doute pénalisé au moment de la crise. Si la production est bien divisée entre naisseurs et engraisseurs, l’engraissement se concentre dans de grands ateliers (Tyson food, Cargill, JBS, Conagra…). Ainsi, 5 % des parcs d’engraissement (feedlot) engraissent plus de 80 % des bovins finis au grain. Et 40 % de la finition des bovins au grain s’effectuent dans des parcs de plus de 32 000 têtes.

« Avec la crise et le manque de viande dans les rayons des supermarchés, ces grandes entreprises ont perdu en image de marque. Les consommateurs découvrent ainsi les conditions pénibles de travail dans les abattoirs », note Sylvain Maestracci.

La majorité des bovins commercialisés (80 %) se pratique sous contrat (volume fixé, prix à partir des cotations de Chicago, lieu de livraison). Elle échappe donc au marché spot. Premier producteur, quatrième exportateur et deuxième importateur mondial, les États-Unis ont abattu plus de têtes (2 %) en 2019, signe d’une légère décapitalisation du cheptel. Et les importations de bovins vivants ont été à la hausse (+ 8%) en provenance du Mexique pour les bovins maigres  (+ 4 %), et du Canada pour les bovins finis (+ 15 %). Dans le même temps, les exportations ont reculé de 4 % en 2018 mais ont gagné 5 % depuis 2017. 

Au Canada, les mêmes causes entraînent les mêmes effets : effondrements des abattages après contamination du coronavirus dans certains abattoirs importants, hausse des prix à la consommation de 5 à 12 % selon les pièces, et repli des mises à l’engraissement.     

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