Les grandes exploitations laitières un peu plus rentables que la moyenne

En 2019, les grandes exploitations laitières bretonnes (produisant plus de 1 million de l de lait) ont augmenté la productivité (humaine, animale et végétale) sans considérablement modifier la performance économique. ©D.Bodiou/Pixel6TM​
La chambre d’agriculture de Bretagne, en partenariat avec Cerfrance Bretagne, vient de publier une analyse et un comparatif des données économiques des grandes exploitations laitières bretonnes.
 
En 2019, ces exploitations, de 150 vaches en moyenne, vendent un peu plus de 1 200 000 litres de lait. Elles représentent 7 % des élevages spécialisés lait de Cerfrance Bretagne.

Leur taille atteint le double de l’exploitation laitière moyenne bretonne Cerfrance Bretagne, en volume de lait et en surface (164 ha contre 86 ha). Mais les hommes et les femmes y travaillant sont proportionnellement moins nombreux. La main-d’œuvre est ajustée à un peu plus de 3 UTH dans les grandes exploitations spécialisées lait, tandis que le nombre d’UTH est de 1,83 pour l’ensemble des exploitations.

En 2019, l’exploitation à plus de 1 million de litres est plus intensive à tous les niveaux : plus de lait vendu par personne (383 500 l, contre 296 699 l pour l’ensemble des exploitations), par hectare de surface fourragère (10 900 l, contre 8 600 l), et par vache (8 100 l contre 7 300 l).

Des annuités plus importantes et une trésorerie dégradée

Sur la campagne d’ avril 2018 à mars 2019, ces grandes exploitations livrant plus de 1 000 000 l de lait réalisent un chiffre d’affaires par UTH bien supérieur à la moyenne des exploitations spécialisées (190 750€, contre 148 000€). Cependant, à 36 % de valeur ajoutée sur produit, l’efficacité économique des grandes exploitations est comparable à celle de l’ensemble des exploitations laitières (35 %).

« Dans ces grandes structures, une meilleure valeur ajoutée dégagée par personne est nécessaire pour couvrir des annuités plus importantes », soulignent les auteurs de l’étude.

Les grandes exploitations ont davantage investi, probablement plus récemment, dans des installations de traite plus fonctionnelles, du logement, du matériel de cultures.

« Ceci explique que les annuités soient supérieures, à 91 € par 1 000 litres, contre 79 € pour l’ensemble des exploitations laitières bretonnes. Sur le plan financier, la trésorerie est dégradée : - 32 200 € dans les grandes exploitations contre - 4 200 € pour l’ensemble des exploitations spécialisées. Souvent, la croissance du cheptel et des stocks est autofinancée ou insuffisamment financée. » 

La performance économique se joue sur l’alimentation

Au-delà de ce constat sur la moyenne, les écarts de performance économique sont importants dans les exploitations qui produisent plus de 1 million de litres de lait. Pour un chiffre d’affaires par UTH légèrement supérieur (193 100 € pour le ¼ plus performant contre 188 000 € pour le ¼ moins performant), les exploitations laitières les plus performantes dégagent une valeur ajoutée (hors Pac) par UTH bien plus conséquente : 71 087 € contre 39 660€.

« Les achats de concentrés pour l’alimentation des animaux expliquent 29 % de cet écart entre élevages, soulignent les auteurs de l’étude. C’est le principal poste devant la mécanisation dédiée à la production des fourrages (14 %). Les exploitations, les plus performantes ajustent la part de maïs dans la sur face fourragère à 45 %, contre 51 % pour les moins performantes. Elles maîtrisent le coût de mécanisation sur chaque poste : délégation, carburant consommé, entretien de matériel, et amortissements. Aussi, l’atteinte de la performance économique d’outils laitiers à plus de 1 million de litres passe par une gestion rigoureuse et cohérente des postes de charges. »

Ces exploitations à plus de 1 million de litres ont augmenté la productivité (humaine, animale et végétale) sans considérablement modifier la performance économique.

« Elles peuvent être efficaces si les charges sont bien maîtrisées et plus particulièrement l’alimentation en lien avec un système de production cohérent. Plus intensives, ce sont des entreprises complexes à piloter qui devront s’adapter : aléas climatiques, évolution de main-d’œuvre, attentes sociétales et pâturage. »

 
 Des exploitations laitières plus productives – Cerfrance Bretagne.
 
Clôture d’avril 2018 à mars 2019 – prix du lait : 340 €/1000 l Plus de 1 million de litres Ensemble des exploitations
Lait vendu 1 213 000 544 000
Lait vendu par UTH 383 500 296 600
Lait vendu par ha SFP 10 900 8 600
Lait vendu par vache 8 100 7 300
 
 Une efficacité économique comparable à l’ensemble des exploitations mais des annuités plus conséquentes – Cerfrance Bretagne.
 
Clôture d’avril 2018 à mars 2019 – prix du lait : 340 €/1000 l Plus de 1 million de litres Ensemble des exploitations
Produit par  UTH 190 750 € 148 000 €
Valeur ajoutée * (+primes PAC) en % du produit 36% 35%
Annuités par UTH
Par 1000 l de lait
34 900 €
91 €
23 300 €
79 €

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