Les mutations à l'origine des bovins "sans corne"

Deux allèles différents sont à l'origine des bovins sans cornes. Photo : hensor
Les cornes sont l’un des caractères phénotypiques les plus variables chez la vache : branlantes, avec ou sans... Pourtant, il a été difficile de savoir quel mutation génétique en est la cause nous explique l’Observatoire national des anomalies bovines (Onab).

Depuis les premiers travaux de Georges et collaborateurs (1993), plus de 8 équipes ont cartographié le gène « sans cornes » au début du chromosome 1 de l'ADN des bovins. Mais ils ont eu beaucoup de mal à trouver la mutation à l’origine du caractère « sans corne » car même si elle est localisée, une mutation n’est pas forcément identifiée. Elle se trouve souvent sur un intervalle de localisation de plusieurs millions de bases, soit une région de grande taille pour chercher une seule mutation.

Deux allèles « sans cornes » 

Un autre problème s’est posé devant les équipes de recherche, expliquait Aurélien Capitan d’Allice, lors d'une journée organisée par l'Onab :

Les cornes étant une caractéristique propre aux bovidés, il était impossible d’identifier un gène candidat à partir d’études comparables menées chez des espèces modèles comme l’homme ou la souris.


La méthode dite « de capture de séquence » a permis à l’équipe de Medugorac (2012) de séquencer presque l’intégralité de la région sans cornes (environ 95%). Ils ont ainsi pu mettre en évidence non pas un mais deux allèles « sans cornes » différents (un allèle Celtique : PC et un Frison : PF) et proposer des mutations potentiellement causales pour chacun de ces allèles.

Ils ont ensuite démontré que la grande majorité des races ou souches sans cornes originaires d’Europe portent l’allèle PC (scandinaves et britanniques). L’allèle PF se cantonne à la holstein (où il est plus fréquent que l’allèle PC au sein des rameaux sans cornes) et à quelques races laitières à qui le phénotype « sans cornes » a été transféré à partir de la holstein.


Reste à découvrir l'interaction de ce gène avec d'autres

L’Onab et ses partenaires ont ensuite identifié de façon certaine la mutation celtique et réduit le nombre de mutations candidates pour l’allèle frison à 4.
Mais la recherche des mutations à l’origine des bovins « sans cornes » n’est pas fini comme le souligne Aurélien Capitan :

Ces résultats constituent un premier pas important dans la compréhension des mécanismes génétiques intervenants dans le développement des cornes chez les bovidés mais beaucoup reste à faire.

Le rôle exact de ce gène et de ses interactions avec d’autres gènes fait actuellement l’objet d’études dans le cadre d’un nouveau projet de recherche démarré en 2013 (« Akelos » financé par Apis Gène). D’autres  « anomalies » génétiques comme les cornes branlantes en lignée charolaise ou l’anomalie PMS sont toujours en cours d’étude.

Vous souhaitez participer à des études lancées sur ce sujet ? Télécharger la fiche d’enquête de cornage de l’Onab, ici.

Lire aussi:
Comment détecter une anomalie génétique bovine ?
 

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