Les pays émergents changent la demande mondiale

Les pays émergents sont pratiquement tous déficitaires en produits laitiers. Photo : PatrickMi-Fotolia
La demande mondiale en produits laitiers est en pleine évolution. Les problèmes de production des pays émergents et le développement de leur classe moyenne ont changé la donne.

Du point de vue des fournisseurs, le marché mondial des produits laitiers serait très concentré. Les trois principaux fournisseurs ont enregistré simultanément une forte progression de leur production depuis 18 mois : la production laitière de l’UE à 28 a augmenté de 6,8 millions de tonnes (+4,9%) ; celle des États-Unis de 1,9 million de tonnes (+2,3%) ; et celle de la Nouvelle-Zélande de 1,8 million de tonnes (+8,8%).

Depuis 2010, les exportations françaises se développent plus vite que les ventes sur le marché de détail français. Benoit Rouyer, chef du service économie du Cniel, présent lors d’une journée organisée par SAF agr'iDées, le 21 janvier à Paris, explique :

Les zones laitières les plus dynamiques en France et en Europe ont aujourd’hui les yeux davantage rivés sur les pays émergents que sur leur marché intérieur.

En effet, les pays émergents, pratiquement tous déficitaires en produits laitiers, développent très rapidement leurs importations de produits laitiers secs. Ces pays ont souvent des difficultés à produire car ils sont confrontés à de graves problèmes de ressources en eau ou en terres arables, alors que la demande augmente. Selon Benoit Rouyer :

Le développement de la production laitière dans les pays émergents ne repose pas forcément sur des modèles low-cost comme la Chine. Aujourd’hui, le prix du lait en Chine est plus élevé qu’en France avec un écart de 20% à 24% du prix.

Des filières coûteuses

Cette différence s’explique par des coûts de production élevés avec des modèles d’élevage hors-sol. Les filières animales y sont très dépendantes des importations d’aliments du bétail par exemple en foin ou en tourteaux de soja.

En 2013, la Chine importait près de 800 000 tonnes de foin et 63 millions de tonnes de tourteaux de soja. À elle seule, la Chine absorbe près de 60% des exportations des États-Unis en foin.

C’est pour cette raison que des entreprises chinoises mais aussi japonaises investissent en Europe afin de sécuriser leurs approvisionnements. Entre 2012 et 2014, il y a eu 5,5 milliards de dollars investis en Europe dans 190 projets. Une famille de produits tire son épingle du jeu, selon Benoit Rouyer :

Entre 2012 et 2014, 2 680 millions d’euros ont été investis dans des projets concernent les ingrédients laitiers secs. Ils sont la principale locomotive des investissements en Europe.

Ainsi, l’expert semble promettre que l’exportation constitue un moyen de croissance de la production plus important que le marché intérieur :

La filière française et européenne présente aujourd’hui une ambition de développement qu’elle n’avait pas auparavant. La concrétisation de cette ambition suppose de relever plusieurs défis, notamment l’adaptation des opérateurs à la volatilité des prix.


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