L’exportation, seul débouché en développement

La France exporte 42 % de sa production dont 9 % vers la Chine. ©Grare/Pixel6TM

Selon Vincent Chatellier, spécialiste à l’Inra de l’économie des filières agricoles, le lait français, s’il augmente à l’avenir, sera plutôt destiné à l’export avec un challenge à relever, celui d’exporter davantage de produits à haute valeur ajoutée.

Aujourd’hui, la production stagne. Tel est le constat signalé par le chercheur Vincent Chatellier, spécialiste à l’Inra de l’économie des filières agricoles lors des Rencontres recherches ruminants qui se sont déroulées courant décembre 2018 à Paris.  

 « Depuis la fin des quotas laitiers en 2015 la production laitière est assez stable en France. Par contre, elle a enregistré une forte croissance en Europe, notamment dans les États membres concurrents (Pays-Bas, Irlande, Pologne…) qui ont su, mieux que la France, accaparer la croissance laitière européenne et mondiale. »

Cette stagnation de la production s’explique par plusieurs facteurs.

« Elle tient principalement aux stratégies déployées par les acteurs de la transformation, affirme Vincent Chatellier. Les industriels du secteur n’ont pas proposé aux producteurs de lait des contrats qui favorisent les augmentations de volumes de production. Il a été difficile aussi de trouver de nouvelles débouchés depuis quelques années en raison d’une stabilité des volumes exportés, de la situation concurrentielle avec d’autres pays fournisseurs et de la baisse de la consommation intérieure. »  

La France exporte 42 % de sa production

Par ailleurs, la filière ne doit pas sous-estimer la concurrence de l’importation

« Les importations françaises de produits laitier correspondent à un chiffre d’affaires de 4 milliards par an, issues à 60 % des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne, remarque Vincent Chatellier. Ces importations concernent surtout les fromages (39 %) puis le beurre (26 %) et la crème (10 %). »

À l’opposé, la France exporte 42 % de sa production en volume dont les deux tiers sont destinés au marché européen. Depuis cinq ans, elle peine à trouver de nouveaux clients, la Russie par exemple appliquant toujours un embargo sur les produits européens. Et la Chine est devenu le troisième client de l’Hexagone avec 9 % du total des exportations en valeur en 2017.

Augmentation des produits bio
10 % des volumes de lait
Si la consommation française globale est en baisse, celle des produits laitiers issus de l’agriculture biologique connaît un développement soutenu (5 % de vaches sont élevées aujourd’hui selon les règles de l’agriculture biologique). « Cela concerne surtout le lait liquide (10 % des volumes), dont la valeur ajoutée est malheureusement plus faible que les produits transformés », précise Vincent Chatellier.

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