L’injection poussée !

En dessous de 100 Nm3/h, une unité de méthanisation injectant du biométhane dans le réseau aura du mal à être rentable. Photo : M. Lecourtier/Pixel image
Avec trois unités de méthanisation injectant du biométhane dans le réseau de GRDF, la région Champagne-Ardenne est la première région productrice de biométhane en France. Des éléments que n’ont pas oublié de rappeler les chargés de mission énergies des départements de l’Aube et de Haute-Marne lors du 5e carrefour des bioénergies à Chaumont. À cette occasion, Denis Mécrin de GRDF a précisé :

L’injection de biométhane dans le réseau est une filière en pleine expansion. Elle compte aujourd’hui 24 unités de méthanisation en France qui injectent quotidiennement 76 000 Nm3 dans le réseau. La filière jouit actuellement d’une vraie dynamique avec des perspectives d’avenir. 200 projets ont déjà réservé leur production pour injection dans le réseau à horizon 2019. Soit près de 1,3 MNm3/j injectés d’ici trois ans. GRDF s’est d’ailleurs fixé comme objectif que 100 unités injectent du biométhane dans le réseau en 2018.

Un objectif fixé au regard de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui fixe un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans les réseaux d’ici à 2030. Même avec ce premier palier ambitieux, la filière devra encore accélérer la cadence d’injection pour espérer atteindre les objectifs.

Assouplir les règles 

Pour enclencher cette dynamique, GRDF travaille à assouplir les règles pour faciliter l’injection de biométhane dans le réseau. Le premier des assouplissements est purement économique. Compte tenu de la qualité très satisfaisante du biométhane livré par 100 % des unités déjà en fonctionnement, le nombre d’analyses effectuées avant injection est réduit à quatre par an après une première année où les prélèvements sont mensuels. Au-delà de ce détail purement technique, il n’est plus forcément nécessaire à une unité de méthanisation de se trouver dans une commune gazière pour injecter du biométhane. Ce qui ouvre la porte à de nouveaux porteurs de projets. Denis Mécrin précise un dernier point en cours de réflexion :

En 2017, GRDF effectuera des tests de Rebours de biométhane. C’est-à-dire refouler du biométhane des réseaux de distribution vers les réseaux de transport. Ce qui permettrait à des zones ou la demande en gaz est faible en été notamment de pouvoir produire du biométhane sans contrainte de volume. C’est d’autant plus attendu que deux tiers des unités injectant actuellement ont déjà fait une demande d’augmentation de leur capacité d’injection.

Cela étant dit, certains coûts incompressibles limitent les projets de petite taille. La distance entre l’unité de méthanisation en est une. Avec une moyenne de 950 m et un coût de 140 euros/mètres linéaires, il s’agit d’un investissement de 130 000 euros en moyenne. Idem pour la station de purification du biogaz pour lequel il faut compter dans les 800 000 euros environ. La location du poste d’injection à raison de 90 000 euros/an en fait aussi partie. Autant de critères qui poussent les experts du domaine à préciser que les projets prévoyant d’injecter moins de 100 Nm3/h auront du mal à être rentables.

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