Ces évolutions résultent à la fois des taux de cessation de l'activité laitière à différents âges (départs en retraite ou arrêts précoces), et des taux de reprise de l'activité laitière par de nouveaux exploitants. Le taux des départs en retraite varie peu d'un territoire laitier à l'autre, sauf pour le massif du Jura où les éleveurs sont plus jeunes. En revanche, le taux des arrêts précoces de l'activité laitière varie fortement selon les conditions économiques de la production dans les différents territoires laitiers.
Ainsi, entre 2000 et 2007, le taux d'arrêts précoces varie du simple au quadruple entre le Jura et les zones à faible densité laitière. Et depuis 2007, le rythme de disparition des livreurs de lait, beaucoup plus élevé dans certains départements de Poitou-Charentes et du Sud-Ouest, laisse penser que les arrêts précoces restent plus fréquents dans ces zones de faible densité laitière.
Par ailleurs, dans ces zones de polyculture-élevage de faible densité laitière, les taux de reprise sont faibles: une installation pour 5,5 départs entre 2000 et 2010. La baisse du nombre d'exploitations y est de 47%, et l'augmentation du quota moyen par exploitation atteint 88%.
Dans les zones sèches de polyculture-élevage du Sud-Ouest, on atteint les évolutions les plus élevées au niveau national: une installation pour près de sept départs, -50% du nombre d'exploitations, et +104% du quota moyen!
Filières fromagères sous appellation
À l'inverse, dans certaines zones de montagne, les installations sont relativement plus fréquentes. Dans le Jura, avec une installation pour deux départs, la baisse du nombre des exploitations se limite à 22% entre 2000 et 2010, et la hausse du quota moyen est de 39% : ce sont les évolutions les plus faibles au niveau national.Dans les Vosges, les Alpes du Nord, l'ouest du Massif central, on se situe autour d'une installation pour trois départs, soit en deçà de la moyenne nationale plus proche d'une installation pour quatre départs. La baisse du nombre des exploitations se situe entre -29 et -32%, et la hausse du quota moyen entre +55 et +60%. Les filières fromagères sous appellation ont sans doute favorisé ces installations.
Enfin, dans les bassins laitiers de plaine à forte densité, le taux de remplacement des départs se situe au niveau de la moyenne nationale, soit 1 installation pour 4 départs environ. La baisse du nombre d'exploitations et l'augmentation du quota moyen s'y situent dans la moyenne nationale: respectivement -36% et +66%.
Dans ces bassins laitiers de plaine à forte densité, la taille moyenne des troupeaux s'accroît fortement (+46% et jusqu'à +48% dans l'Ouest), et permet aux exploitations de réaliser presque totalement l'augmentation moyenne de quota de +66%. Il faut noter que dans les zones de faible densité laitière, la taille moyenne des troupeaux s'accroît elle aussi de +46% pour une augmentation de quota de +88%: la plupart des quotas de ces exploitations ne sont donc pas réalisés.
Aller plus loin :
Recensement agricole 2010 - les exploitations laitières bovines en France: des territoires laitiers contrastés
Les installations d'agriculteurs sont stables en 2012
Campagne 2012-2013 : 23% des quotas redistribués aux jeunes éleveurs
