Mexique, premier exportateur mondial de broutards

La filière mexicaine d'exportation de bovins a généré 1,28 milliard d’euros en 2019 . CP : DR

Grâce à des aides importantes et à un marché propice aux États-Unis, le Mexique a fortement développé sa production de viande bovine depuis 2010.

Le Mexique, trois fois plus petit que la France en superficie, est le huitième producteur mondial de viande bovine, le dixième exportateur de viande bovine et le premier exportateur de broutards. L’élevage se trouve principalement sur la côte atlantique. Les races, anglo-saxonnes, restent à 93 % de types viande ou mixte. En 2018, le troupeau comptait 34,8 millions de têtes, dont 2,5 millions de vaches laitières. En dix ans, le cheptel a progressé de 8 %. En 2019, deux millions de tonnes équivalent carcasse ont été abattues, soit une progression de 16 % depuis 2010. Enfin, derniers chiffres, le nombre de broutards est en hausse de 26 % depuis la sécheresse de 2010-2012. D’un poids vif de 200 kg et d'un âge de 6 à 7 mois, ces derniers sont essentiellement exportés vers les États-Unis à hauteur de 85 % (1,3 million de têtes). Les autres pays qui importent aussi de plus en plus de viande bovine mexicaine sont asiatiques. Au total, cette activité a généré 1,28 milliard d’euros en 2019 (4,20 euros/kg), en augmentation de 20 % par rapport à la campagne précédente. Cela représente 300 000 tonnes équivalent carcasse. Le pays est ainsi devenu exportateur net de viande depuis 2015.

Les États-Unis : un échange très profitable

Mais comment le Mexique a-t-il réussi à se développer de façon aussi exponentielle ? Un échange judicieux a favorisé la filière de viande bovine mexicaine. Le Mexique exporte ainsi des pièces nobles (aloyau et globe) vers les États-Unis, et importe des pièces de faible valeur (poitrine, jarret, flanchet...) en provenance des États-Unis (89 %) et du Canada (9 %). L’importation totale s’élève à 197 000 tonnes équivalent carcasse. Grâce au programme Progan, le Mexique a investi 1,2 milliard d’euros de primes à la vache allaitante entre 2008 et 2018. Le groupe industriel de transformation mexicain Sukarne a  ainsi inauguré le plus grand feedlot (parc d’engraissement) au monde, capable d'engraisser 800 000 têtes sur 475 hectares.

Selon les données transmises par l’Institut de l’élevage, Sukarne a multiplié par plus de quatre sa commercialisation de viande, pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2018. L'industriel est passé de 78 000 tonnes équivalent carcasse en 2016 à 340 000 tonnes équivalent carcasse en 2018. L’abandon des aides aux éleveurs et à l’exportation par le nouveau président élu en 2018 qui souhaite privilégier les petits producteurs changera-t-il la donne ?

D’après Arnaud Villaret, chef de projet à l’Institut de l’élevage, ce coup d’arrêt aux subventions ne devrait pas ralentir le développement de la filière. Les exportations au premier trimestre 2020 ont d'ailleurs progressé de 10 %. En revanche, les importations ont chuté de 22 % en raison du confinement et des fermetures de la restauration hors domicile.   

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