Moins de vaches et moins de veaux

Pour 2019, l’Institut de l’élevage s’attend à un recul de la production de 4% par rapport à 2018, conséquence de la décapitalisation allaitante. Photo : H.Flamant/Terroir Est.
À l’occasion de la 5e édition de la conférence Grand Angle Viande, qui s’est tenue à Paris le 13 novembre, les équipes de l’Institut de l’élevage ont dressé le panorama du marché de la viande bovine et des broutards en France et en Europe.

Après une capitalisation de 110 000 vaches allaitantes entre octobre 2013 et octobre 2016, la perte est de 140 000 têtes entre octobre 2016 et octobre 2018, constate Eva Groshens, agroéconomiste à  l’Institut de l’élevage.

Une tendance que la spécialiste explique par un coup de frein dans les agrandissements et une accélération des arrêts d’exploitation.

Depuis 2008, on observe une diminution régulière du nombre de détenteurs de vaches, laitières et allaitantes : - 800 exploitations par an en moyenne. Sur 2017-2018 on a enregistré une chute de 1500 exploitations.

Mais aussi par une baisse importante des naissances : - 190 000 têtes sur 2017/2018.

La diminution du cheptel ne suffit pas à expliquer cette baisse des naissances, indique Eva Groshens. On est face à un problème de fertilité du cheptel, qui touche toutes les races.

Recul des exportations de broutards

La qualité des fourrages 2016 est aussi incriminée.

2016 a été une année climatique et fourragère atypique. Il y a eu des fourrages en quantité mais la qualité était médiocre, l’état corporel des animaux s’est dégradé, dégradant leur fertilité. En 2018, on note un retour à des taux de fertilité normaux. Le niveau de naissance devrait se situer entre 2016 et 2017.

Du fait de la moindre disponibilité des broutards liée à la baisse des naissances, les exportations de broutards sont en recul de 4,5 % sur les neuf premiers mois de l’année, a poursuivi Caroline Monniot, du département économie de l’élevage de l’Institut de l’élevage.


Les faibles stocks ont participé à soutenir les prix des broutards. En revanche, les prix des jeunes bovins ne redécollent pas en France.

 Nous sommes face à un problème d’encombrement du marché, qui ne se résorbe pas. Il y a moins d’exportations vers le bassin méditerranéen du fait de la concurrence des Sud-Américains. Mais les jeunes bovins sont moins nombreux dans la classe d’âge qui arrive, l’encombrement devrait se résorber les prochains mois, analyse Caroline Monniot.

Hausse des abattages suite à la sécheresse

L’état des lieux ne pouvait pas omettre la sécheresse 2018 et ses impacts. L’Europe du nord a été fortement touchée. Les abattages de vaches, notamment laitière, sont en hausse de 120 000 têtes sur les sept premiers mois de l’année (2017). Le volume d’abattage se rapproche du niveau de 2015. Sur la période août à octobre, ce sont 50 000 vaches de plus (2017) qui ont été abattues en Irlande, aux Pays-Bas et en Allemagne, principaux fournisseurs de la France.

Les prix des vaches O chute partout en Europe.

En France sur la période juillet-août septembre, les abattages de vaches laitières sont en hausse de + 4,7 % par rapport à 2017, et principalement marqués dans le Grand Est et l’Ouest. 

Sur 2018, la production nette de viande bovine française devrait être en hausse de 2 % par rapport à 2017. L’offre devrait même augmenter de 4 % pour les femelles. Pour 2019, l’Institut de l’élevage s’attend à un recul de la production de 4 % par rapport à 2018, conséquence de la décapitalisation allaitante liée aux problèmes de stocks fourragers, de trésorerie et de rentabilité. Seul signal positif dans ce contexte : les Polonais projettent de plafonner leur production en 2019. 

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