Mutualiser pour préserver la valeur ajoutée

Si les critères incontournables sont remplis, les ouvertures du bâtiment peuvent être aménagées selon l’utilisation. Sur la photo, le bâtiment servira de stabulation. Photo : S. Seysen/Pixel image
Financer un bâtiment grâce à l’énergie solaire. Pourquoi pas ? Mais comment trouver les ressources humaines et l’expertise pour entreprendre dans ce secteur complexe ? Dans l’Indre, un groupe d’agriculteurs a choisi de se regrouper pour monter ensemble le projet et, surtout, mieux négocier.

Ils s’inspirent pour cela du principe de fonctionnement d’Agrisoleil 86, un collectif qui a déjà mené plusieurs projets photovoltaïques collectifs dans la Vienne : chaque agriculteur est propriétaire et utilisateur de son bâtiment et actionnaire d’une SAS qui investit, gère la construction et porte l’activité photovoltaïque. C’est aussi la SAS qui porte 80% de la dette et non pas l’exploitation. Celle-ci garde ainsi une meilleure capacité d’investissement. Les risques financiers, d’exploitation et de développement sont également mutualisés.

Dès 2013, plusieurs agriculteurs autour du Blanc (36) se retrouvent autour d’un projet collectif sur le même modèle. Laurent Viallet et Olivier Perrot, deux agriculteurs polyculteurs-éleveurs qui prennent alors le leadership, présentent le groupe :

Le type d’exploitation est extrêmement variable : éleveurs ovins ou bovins, céréaliers, en vente directe ou circuit long, petites ou grandes fermes, exploitants jeunes ou proches de la retraite… Ce qui nous rassemble, c’est un besoin de bâtiment et une volonté commune d’avancer en collectif.

Ensuite, le principe de mutualisation des coûts et des revenus au seul prorata de la surface en panneaux oblige à imposer des dénominateurs communs. Les bâtiments sont standardisés au maximum et sont tous orientés plein sud avec une pente identique. Des adaptations sont toutefois possibles en fonction de l’utilisation des bâtiments. Mais le surcoût est affecté à l’agriculteur et n’est pas mutualisé.

Le groupe compte au final 13 agriculteurs pour 27 bâtiments et un potentiel de 2700kWc (Kilo watt-crête). Ensemble, ils créent la SAS Indre Énergie Solaire et mettent en place une prestation de service avec Agrisoleil 86. Cela représente l’équivalent d’un mi-temps à partir de fin 2013. Les missions confiées sont celles de l’accompagnement complet du projet sur les phases de pré-études, montage de dossier de raccordement, dossier de financement, solution juridique, appels d’offres, contractualisation, suivi de chantier (bâtiments, photovoltaïque, raccordement).

Finalement, en décembre 2015, les bâtiments sont raccordés et entrent en production. Mais l’aventure n’a pas été un long fleuve tranquille, et les relations avec ERDF font partie des difficultés rencontrées par le groupe. À l’issue de cette expérience très prenante mais aussi très enrichissante humainement, Laurent Viallet et Olivier Perrot ne regrettent rien, et surtout pas de s’être adossés à l’expérience d’autres groupes d’agriculteurs. Ils sont convaincus du potentiel de développement du photovoltaïque… À condition de ne pas partir en solo pour que la valeur ajoutée n’échappe pas, une fois de plus, à l’agriculteur.

Le reportage complet est à retrouver dans Cultivar Leaders de février 2016


 

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