Mycotoxines: des effets insidieux à surveiller de près

Les effets des mycotoxines sont le plus souvent sournois, difficiles à diagnostiquer, mais très répandus: manque d'ingestion, diminution de la production de lait et performances de reproduction décevantes. Photo: H.Grare/Pixel Image
Substances produites par des champignons, les mycotoxines apparaissent sur céréales. Elles peuvent impacter, chez les bovins, le foie, les reins, les poumons, la reproduction, ou encore la production laitière. Les conséquences dépendent du niveau de contamination.

Lorsque le niveau de contamination est faible, les effets sont le plus souvent sournois, difficiles à diagnostiquer, mais très répandus: manque d’ingestion, diminution de la production de lait (2 à 3l/jour) et performances de reproduction décevantes (baisse de la fertilité, métrites et avortements). L'absence de réponse aux traitements vétérinaires peut être également un signe.

En cas d'intoxication aiguë, les symptômes peuvent être graves, comme la perte de la vision. De façon rare, les mycotoxines peuvent entraîner la mort de l'animal.

On distingue les mycotoxines de champ, qui se développement au champ, sur les céréales, et les mycotoxines de stockage, qui se développent dans des fourrages mal conservés, silo ou enrubanné.

Détecter la présence de mycotoxines c’est parfois possible. Lorsqu’il y a la présence de moisissures rouges vifs, ou bleu-vert dans le silo. Mais dans la réalité c’est plus complexe, comme le rappelle Romain Bidaux de la société Provimi, à l'occasion de la Journée élevage organisée par la coopérative EMC2, le 10 octobre 2013 à Rouvrois-sur-Meuse (Meuse).

Dans 90% des cas, nous avons affaire à des mycotoxines de champs qui sont invisibles à l’œil nu. La conservation semble bonne, mais en réalité le fourrage est contaminé. Pour détecter les mycotoxines, il faut alors faire une analyse de fourrages.

La mycotoxine que l'on rencontre le plus et qui a le plus d'impact sur la production laitière est une mycotoxine de champ, produite par des champignons de type Fusarium, la désoxynivalénol ou DON. Différents facteurs favorisent le développement des DON: le climat en premier lieu. Ensuite la date de récolte tardive, la sensibilité variétale, le broyage insuffisant des résidus et le non-labour.

Un essai mené par Arvalis entre 1999 et 2007 montre que le risque de développement des DON est trois fois plus important en semis direct. Le précédent cultural a aussi son importance: le risque est plus important après maïs, grain ou ensilage. D’autres facteurs peuvent intervenir mais de façon moins marquée: la présence d’oxygène dans le silo et le pH du silo.

Que faire pour limiter le développement et l'impact des mycotoxines ? D'après Romain Bidaux:

En premier lieu, éviter les situations à risque comme la monoculture de maïs. Il faut aussi bien choisir ses variétés de maïs. Et pour limiter les effets des mycotoxines, rien ne vaut un troupeau en bon état sanitaire. En effet, plus le statut immunitaire est mauvais, plus les effets des mycotoxines seront importants. Et attention, plus le niveau de production est élevé, plus les animaux sont sensibles. La ration doit, par ailleurs, être équilibrée et la plus diversifiée possible.


Avez-vous déjà eu des problèmes de mycotoxines dans vos fourrages? Qu'en était l'origine? Comment y avez-vous remédié?

Pour en savoir plus :
Retrouvez le dossier de l'Institut de l'élevage sur les mycotoxines.
Journée technique Biomin : connaître les risques mycotoxines chez la vache laitière

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