Pratiquer le semi de prairie sous couvert pour lutter contre la sécheresse

Julien Fortin et Médéric Letellier sont pleinement satisfaits des semis sous couvert de prairie pour limiter les effets de la sécheresse à l’automne. CP : M-D.Guihard/Pixel6TM.
En Anjou, la sècheresse automnale devient de plus en plus fréquente. Pour optimiser les semis de prairie, la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou les retarde d’un mois et les associe à des céréales. 

La ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou (49), réalise des expérimentations de polyculture élevage en agriculture biologique. Les résultats de ces essais sont directement appliqués sur la ferme, qui compte 137 ha de SAU. Depuis six ans, c’est ainsi que se pratique le semis de prairie sous couvert à l’automne. 

À entendre Julien Fortin, responsable de la ferme, et Médéric Letellier, technicien culture, cette démarche n’a que des avantages : « Au départ, en 2011, notre objectif dans les essais analytiques était d’assurer une meilleure implantation de la prairie en repoussant au mois d’octobre le semis effectué classiquement en septembre. Ainsi, cela permet une parade efficace pour se soustraire à la sécheresse qui sévit en début d’automne environ cinq à six années sur dix. En associant le mélange Vprairial à celui des céréales et des protéagineux, il est également possible de réaliser une récolte la première année tout en permettant à la prairie de bien s’installer. Par ailleurs, le semis de céréales étant plus précoce d’une quinzaine de jours, les plantes poussent plus vite et passent plus rapidement le stade sensible où les limaces peuvent provoquer des dégâts », affirment-ils.


La première année, la récolte du mélange céréales + protéagineux s’effectue soit en ensilage au mois de juin, soit en grain au mois de juillet. Ensuite, la parcelle est pâturée. En fonction du climat et de la réserve utile en eau, le pâturage peut se répéter jusqu’à cinq fois, du mois d’août jusqu’à la fin de l’année. 

Des gains de rendement possibles 

Concernant l’usage du mélange céréales en ensilage suivi de plusieurs pâturages, l’expérimentation menée pendant cinq années de suite a montré́ un gain de 50 % de biomasse supplémentaire sur deux ans. De surcroît, les prairies sont propres et des économies de travail et de mécanisation sont mesurées. 
Pour une récolte en grain du mélange céréales suivi de plusieurs pâturages, les résultats sont plus tributaires des conditions climatiques. Lorsque les reliquats azotés sont faibles et que le mois de juin est pauvre en pluie, le rendement total (mélange céréales + pâturage) s’avère de 30 % inférieur à la pratique classique (mélange céréales puis semis de la prairie). 

30 à 40 q/ha pour le mélange céréales - protéagineux

Hormis ces incidents climatiques, les rendements du mélange récolté en grain oscillent entre 30 et 40 q/ha. L’étude en parcelle grandeur nature a également montré qu’il est préférable que les animaux pâturent dès la récolte du mélange céréales + protéagineux pour favoriser la pousse des légumineuses.

« Les bovins ne sont pas gênés par les chaumes. En revanche, il est nécessaire d’adapter le chargement afin de viser des passages courts, mais à des rythmes de retour lents, de l’ordre de 35 jours. Les légumineuses peuvent alors pleinement se développer », spécifie Julien Fortin. 

Les premières années, les semis étaient effectués en deux passages avec un semoir classique. Mais, très vite, afin de limiter les coûts et le nombre de passages, le semis a été effectué en une seule fois grâce à un double caisson entre le 15-20 octobre et le 1er novembre, suivi du roulage indispensable. 

Retrouvez cet article en intégralité dans Cultivar Élevage n°723 : 

 

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