Protéagineux à prix garanti cherchent agriculteurs

Béatrice Dupont, Pierre Weill et Stéphane Deleau devant l'usine Valorex de Combourtillé. Photo : N. Tiers/Pixel image
Leader national de la cuisson-extrusion de graines oléoprotéagineuses en France (85% de la production française), la société Valorex affirme qu'il est possible de réduire significativement la dépendance de la France en protéines végétales pour l'alimentation du bétail. Avec 3,5 millions de tonnes de tourteaux de soja importées, cette dépendance est de 45% (70% au niveau européen).

Actuellement, la France cultive 2,5 millions d'hectares d'oléoprotéagineux ; il faudrait en cultiver 1,6 million de plus pour atteindre l'autonomie. Afin de réduire les surfaces nécessaires, Valorex va conduire sur 5 ans le programme de recherche Proleval avec deux objectifs :
  • améliorer la digestibilité des graines oléoprotéagineuses de 25% à 35%;
  • augmenter la quantité de protéines produites à l'hectare de 15% grâce à l'augmentation des rendements et au développement de variétés plus riches en protéines.

Pierre Weill, président de Valorex, annonce :

Il faut 3 ha pour produire une tonne de protéines : l'objectif est de passer à 2 ha. L'autonomie protéique de la France pourrait ainsi être obtenue en cultivant seulement 1 million d'hectares supplémentaires d'oléoprotéagineux, soit 6% des terres cultivées.

Nouvelle technologie

Si l'augmentation des rendements et le développement de variétés plus riches en protéines relève du savoir-faire des semenciers et des conseillers agricoles partenaires du projet Proleval, Valorex apportera son savoir-faire concernant l'amélioration de la digestibilité des graines oléoprotéagineuses.

Début juin, les dirigeants de la société bretonne ont présenté à la presse un nouvel équipement qui devrait permettre d'atteindre cet objectif. Didier Deleau, directeur de Valorex, explique :

L'extrusion consiste à cuire les graines par la chaleur et la pression. Cela permet d'améliorer la digestibilité des matières grasses et des protéines par le bétail. Nous avons développé une nouvelle technologie qui permet de démultiplier les possibilités de réglages des paramètres de cuisson-extrusion : à savoir apport de vapeur d'eau, température, pression et durée. Avec l'aide d'un statisticien que nous venons d'embaucher, nous allons déterminer la combinaison de paramètres et de graines la plus efficace pour optimiser la digestibilité des graines.

Valorex investit 5,5 millions d'euros en 2015, notamment dans cette ligne pilote de cuisson-extrusion nouvelle génération. Photo : N. Tiers/Pixel image

Débouchés pérennes sans aide

Valorex espère commercialiser ses premiers produits dès l'automne. En parallèle, l'industriel doit s'assurer de l'approvisionnement de son usine en graines. Sur le modèle du lin oléagineux qu'il met en œuvre depuis 15 ans, Valorex étend donc sa contractualisation à prix garantis pour les semis de l'automne 2015 :
  • au lupin et à la féverole en Ille-et-Vilaine et Normandie;
  • au soja, à la féverole et au lupin en Poitou-Charentes;
  • au soja et à la féverole dans le Doubs et en Bourgogne;
  • au soja et au pois dans l'Aveyron.

Didier Deleau précise :

Certes nous lançons ce projet en même temps que le plan de relance proposé par Stéphane Le Foll. Mais notre objectif est d'offrir aux agriculteurs des débouchés pérennes sans aide ! Nous sommes convaincus de l'intérêt agronomique de ces cultures, et notre ambition est aussi de relancer une véritable filière de valorisation des oléoprotéagineux en France.

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