Quelles variétés pour les nouvelles conditions climatiques ?

Afin d’accroître leur efficience dans ce nouveau contexte climatiques, les variétés pourraient être notées en mélanges afin d’améliorer les préconisations pour ces derniers. ©Pixel6TM
Avant d’imaginer les variétés fourragères disponibles demain, faut-il encore identifier les caractéristiques attendues dans ce nouveau contexte climatique.

Julien Bouffartigue, secrétaire général des sections semences fourragères et gazon, lin et chanvre au Gnis, questionne à ce sujet lors des journées de l’AFPF 2020 : 

« Préférons-nous des variétés davantage productives dans les nouvelles conditions climatiques ? Ou souhaitons-nous implanter des espèces dont l’installation est moins risquée ? Aujourd’hui, en tout cas, l’adaptation au changement climatique n’est pas un critère de sélection en tant que tel pour les variétés d’espèces fourragères. Toutefois, deux critères vont dans ce sens : la notion de production estivale et automnale ainsi que la date de départ en végétation. »


Philippe Barre, ingénieur de recherche au sein de l’unité de recherche pluridisciplinaire prairies plantes fourragères de l’Inrae, complète le dernier point : 

« Avec l’augmentation très probable des températures minimales hivernales, le risque de gel des espèces fourragères va en s’amenuisant et, a contrario, leur capacité à produire en fin d’hiver en augmentant, d’autant plus pour les populations précoces. À l’inverse, l’accroissement probable de l’intensité des sécheresses estivales induit une baisse de production des prairies en été. » 

Julien Bouffartigue note que même les espèces pérennes « accusent le coup » en période de sécheresse… « Certes elles passent le cap des dernières grosses sécheresses que nous venons de connaître, mais sans un gros volume de production ! »

Des ressources génétiques disponibles dès aujourd’hui

« Actuellement, les variétés sélectionnées pour le catalogue français le sont pour des climats tempérées, souligne Philippe Barre. C’est-à-dire qu’elles poussent durant les étés humides et résistent en cas de temps sec. » Elles sont d’ailleurs issues de populations naturelles provenant de régions tempérées.

Aussi, la sélection n’utilise-t-elle qu’une partie de la ressource génétique disponible aujourd’hui dans les centres de ressources, note l’ingénieur de recherche. Mais il est encore peu évident d’évaluer la juste limite entre la résistance et la tolérance aux stress hydriques et à la chaleur.

Cela étant dit, la technique permet désormais de prédire les performances des ressources génétiques grâce aux outils moléculaires. Un moyen d’accélérer leur valorisation face à aux évolutions climatiques. « Toutes les espèces européennes peuvent être ainsi caractérisées, affirme Philippe Barre qui poursuit : Désormais, nous réfléchissons au croisement entre populations des régions tempérées et des régions méditerranéennes afin de s’adapter au changement climatique. »

Des mélanges à penser dès la sélection

La diversité spécifique des prairies est une autre arme face aux aléas climatiques. Faut-il encore posséder les bons critères de décision. 

« Aujourd’hui, la sélection en monoculture est loin d’être totalement adaptée à l’utilisation des espèces en mélange, prévient l’ingénieur de recherche à l’Inrae. La mise en pratique expérimentale reste lourde, mais la sélection en mélange permettrait de noter l’aptitude générale d’un individu à être associé à une autre espèce. Et ainsi d’affiner les préconisations de mélanges pour des prairies sans doute plus résilientes et à coup sûr plus productives dans le temps. »

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