Récolte moins mauvaise que prévue, mais qualité à surveiller

En moyenne en France, le maïs fourrage aura fourni 11,9 tMS/ha aux éleveurs. Mais dans certaines régions, la moyenne cache de rendement de 5 tMS/ha. ©Mathieu Lecourtier/Média&agriculture

Les rendements sont finalement meilleurs que prévu sur le 1,4 million d’hectares de maïs fourrage que compte l’Hexagone en 2020. En moyenne, les rendements sont bons avec 11,9 tMS/ha, bien que légèrement en deçà de la moyenne 2015-2019, selon Arvalis-Institut du Végétal.

Le Centre, la Lorraine, les Hauts-de-France et la Haute-Normandie sont les régions les plus impactées par le déficit hydrique estival car il a commencé tôt, dès le mois de juin. Ainsi, les rendements sont très variables et peuvent chuter à 5-6 tMS/ha. Dans les autres régions, le stress hydrique survenu autour de la floraison a surtout impacté le nombre de grains par épi à cause d’une moindre fécondité, voire d’un avortement en fonction de la date du déficit hydrique. Michel Moquet, spécialiste maïs fourrage au sein d’Arvalis – Institut du végétal, note que « l’effet de la canicule est moindre que l’année passée car survenu plus tard dans le cycle de la culture » lors du bilan de la campagne maïs fourrage.

La moitié des parcelles avec moins de 25 % d’amidon

Malgré l’impact du déficit hydrique sur le nombre de grains, la teneur en amidon des maïs fourrages est de 28,3 % à l’échelle France, inférieure de 1,4 point par rapport à 2019. Les maïs récoltés sur la bordure Manche et en Aquitaine sont globalement bien pourvus en grains, avec de bons rendements, et relativement homogènes. En revanche, les teneurs en amidon sont plus limitées dans les autres régions. Dans les régions les plus touchées par le déficit hydrique – région Centre-Est et Centre-Ouest –, Arvalis note d’ailleurs que « 40 à 50 % des maïs ensilés comptent une teneur en amidon inférieur à 25 % voire inférieur à 10 % pour 5 % des maïs échantillonnés. Globalement, la Lorraine, la Champagne et la Bourgogne sont les régions qui affichent la teneur en amidon la plus faible ».

La qualité finalement mieux qu’attendue

Dans ces régions, ce ne sont pas les teneurs en amidon (maturité physiologique) – faibles à moyennes – qui ont tiré la matière sèche de l’ensilage vers le haut mais plutôt le desséchement de l’appareil végétatif indique Arvalis - Institut du végétal. Or, c’est majoritairement dans les régions de l’Est et du Centre – notamment Centre, Bourgogne Franche-Comté et Rhône-Alpes – que les taux de matière sèche sont les plus élevés. Au niveau France, 37 % des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35 % MS alors que la teneur moyenne à la récolte est de 33,7 %, conforme aux recommandations.


Cela étant, la digestibilité des fibres (dNDF) est bonne, avec une moyenne égale à 53,0 %. Ce haut niveau de digestibilité se retrouve notamment dans les régions où les ensilages ont été récoltés précocement. Sur ces secteurs, les ensilages ont commencé très tôt, parfois début août, alors que les plantes commençaient à dessécher sur pied. La qualité des fibres de ces plantes jeunes a ainsi été préservée de la sénescence accélérée de la fin de cycle. Cela s’explique aussi par le fait qu’une plante jeune a des organes, de fait, moins lignifiés. De plus, les maïs stressés, hydriquement cette année, ont également tendance à être moins lignifiés.

Des maïs à complémenter davantage

La teneur en MAT des ensilages de maïs est proche de celle obtenue en 2019, avec en moyenne 7,5 %. Là encore, l’hétérogénéité interrégionale est forte et négativement corrélée au rendement, de 7,2 % sur la zone bordure Manche à 8,1 % de MAT sur la zone Centre-Est. Les valeurs azotées moyennes sont égales à 46 g/kg MS de PDIN et 68 g/kg MS de PDIE.

La teneur en UFL2007 moyenne s’élève à 0,91 UFL/kg MS. Mais plus d’un tiers des ensilages de maïs présente une valeur énergétique inférieure à 0,90 UFL/kg MS, peu adaptés pour des animaux à haut potentiel. Ainsi, dans une ration hivernale de vaches laitières, l’apport de 12 kgMS du maïs « moyen » 2020 apporte 0,23 UFL2007/j de moins que le maïs « moyen » 2019, soit l’équivalent d’une baisse de 0,5 litre de lait par vache et par jour.

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