Régénérer une prairie grâce au sursemis

Chaque année, à l'occasion du Concours prairies organisé par le Gnis, des centaines d'étudiants réfléchissent à l'amélioration des systèmes fourragers à partir de cas concrets d'exploitations agricoles. Photo : DR
Le Gaec Uhalte-Borda élève un troupeau de brebis laitières de race manex têtes noires à Laguinge-Restoue, un petit village souletin des Pyrénées-Atlantiques (64). Dans le cadre du Concours prairies organisé chaque année par le Gnis, Marion Mercadal et Maider Zamponi, deux étudiantes en BTS au Legta Hector Serres dans les Landes, ont réfléchi à une solution pour améliorer les rendements des prairies et ainsi couvrir les besoins en fourrages du troupeau.

L’alimentation du troupeau de 500 brebis du Gaec Uhalte-Borda est basée sur l’herbe. La demande en pâtures et en fourrages est forte. Une bonne gestion des prairies est donc primordiale pour la bonne marche de l’exploitation. D’autant que l’exploitation transforme sa production laitière en fromages. Une flore variée et équilibrée est donc nécessaire pour assurer une fabrication fromagère de qualité.
 
Le Gaec dispose de 46 hectares de SAU sur une colline attenante à la ferme, ainsi que d’une estive en vallée d’Aspe dans le Béarn. Celle-ci permet de transhumer durant six mois, du 20 mai au 20 octobre, et de libérer les prairies pour y récolter le fourrage. L’ensemble de la surface est en prairies naturelles, pour la plupart non mécanisables.
 
Les prairies n’atteignent pas de forts rendements : depuis quelques années, le Gaec doit acheter des fourrages à l’extérieur pour combler ce manque. L’exploitant souhaite retrouver des rendements plus élevés qui lui permettront de couvrir les besoins du troupeau en fourrages.

Régénération de la flore par le sursemis

Les deux étudiantes se sont intéressées à la prairie la plus intensive de l’exploitation : une parcelle de 12 hectares à la fois pâturée et fauchée en foin et regain. Avec le temps, la parcelle se dégrade : elle perd en productivité et en qualité de flore. Les graminées et les bonnes légumineuses diminuent au profit d’adventices envahissantes (orties, pissenlits, menthe…).

Le relief et la structure du sol (argilo-limoneux) ne permettant pas de labourer, les deux étudiantes ont proposé à l’agriculteur de réaliser un sursemis, une alternative plus intéressante qui permet d’apporter de nouvelles espèces qui conviennent à la pâture (ray-grass anglais et trèfle blanc) et à la fauche (fétuque élevée), tout en gardant la flore et la biodiversité déjà en place. Les espèces retenues sont adaptées à la zone et aux pratiques de l’exploitant. Ainsi, le troupeau disposera de pâture de qualité, à forte valeur alimentaire, et de bons fourrages en quantité plus élevée.  
 
Le Gaec ne devrait ainsi plus avoir recours aux achats de fourrages extérieurs, ou du moins ceux-ci devraient diminuer. De plus, avec une prairie plus riche, le troupeau se portera mieux et la production laitière se stabilisera.
 
Marion Mercadal et Maider Zamponi, étudiantes au Legta Hector Serres
et lauréates du Concours prairies 2015-2016. Photo : DR

 

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