À l'occasion de son assemblée générale du 4 décembre, le Herd-book limousin a présenté des chiffres mitigés. Embargo russe, baisse des importations de broutards en Italie et crise économique ne jouent pas en la faveur de l’élevage pour la production de viande. Depuis 2008, les années se suivent et se ressemblent avec le constat que le monde de l’élevage connaît une zone de turbulence forte.
À la fin de la campagne 2013-14, le Herd-book compte 1567 adhérents, soit dix de moins que la précédente campagne. La baisse de demande sur le marché du reproducteur conjuguée à une baisse des cours pénalise fortement l'activité de sélection génétique. L’arrêt du contrôle de performance (18 des 62 démissions d’adhérents) et la cessation d’activité générale (12 démissions) sont les deux facteurs principaux qui expliquent les résultats moyens. Dans quatre cas, il faut noter que les démissions des exploitations font suite à l’arrêt de l’élevage sur la ferme. Les dirigeants de l’association ne veulent pas pour autant être pessimistes :
Le tableau ne doit pas totalement être noirci. Plusieurs indicateurs incitent à regarder l’avenir avec espoir au premier rang desquelles les 52 nouvelles adhésions. Elles ne compensent certes pas les démissions mais sont une preuve que, même en ces temps difficiles, des éleveurs continuent à croire dans la génétique parmi lesquels de nombreux jeunes éleveurs nouvellement installés.
Si le nombre d’adhérents est en baisse, le nombre de vaches cotisantes repart fortement à la hausse avec 2,2 % par rapport à la campagne précédente. L’augmentation de la taille des cheptels permet de maintenir cet effectif malgré l’érosion progressive du nombre d’adhérents.
Libre échange
Le Herd-book limousin travaille à de nouveaux outils pour répondre aux besoins des éleveurs. À ce titre, le président Jean-Marc Alibert a présenté aux éleveurs une des dernières nouveautés :
Cinq techniciens du Herd-book sont formés à la collecte de la mesure de l’ouverture pelvienne des taureaux de la station de Lanaud. Une mesure qui a engendré quelques surprises. En effet, ce ne sont pas systématiquement les bassins les plus larges extérieurement qui ont le plus d'ouverture pelvienne ! Or, cette mesure est très héritable.
Le conseil d'administration et le bureau de l’association mènent actuellement une réflexion pour la mise en œuvre de cette mesure auprès de tous les adhérents, afin d’aider au choix des génisses de renouvellement.
Un autre sujet, plus politique celui-là, était à l’ordre du jour de l’assemblée générale. Prévu pour être mis en place dès 2017, le projet européen de réglementation du Livre zootechnique est actuellement en cours de lecture dans les différents États membres. Jean-Marc Alibert en explique les tenants et les aboutissants :
Ce projet propose de mettre en phase le domaine qui est le nôtre avec le principe de libre échange qui prévaut dans l'Union européenne. Chaque famille du dispositif génétique français croit y voir un avantage pour elle. En effet, les organismes de sélection y retrouvent la notion d'organisation autour de la race, même si la définition de celle-ci est très floue ; et les entreprises de sélection celle d'organisation autour d'un programme de sélection. Si le risque est grand de voir plusieurs OS par race et également plusieurs livres généalogiques, les organisations collectives que sont Races de France et France Génétique Élevage nous permettent d'échanger entre organismes et d'essayer de trouver le meilleur cadre collectif pour préserver nos intérêts respectifs.
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